Qui sont les Sokushinbutsu, ces moines automomifiés ?
Sokushinbutsu est lié à une pratique de moines observant un ascétisme extrême et permettant à leur enveloppe corporelle de ne pas connaître de putréfaction. Cette acte de momification est une preuve de la foi et de la force d’un individu. Cette pratique est interdite au Japon depuis la fin du XIXe siècle, considérée comme une forme de suicide, chose illégale au Japon. Son but est d’arriver à l’illumination et de devenir bodhisattva. On trouve de ces momies dans de nombreux pays bouddhistes, et plus spécifiquement au Japon.
Seulement 16 moines bouddhistes japonais adeptes de la « voie de l’ascèse » (shugendô) y sont parvenus entre les IXe et XIXe siècles: les sokushinbutsu.
Cette pratique leur permettait de devenir des bouddhas et d’atteindre le nirvana. Ils ne consommaient que des noix et des graines durant mille jours, puis, les mille jours suivants, des racines et des aiguilles de pin afin de déshydrater et assécher le corps. Pour éliminer les graisses, ils augmentaient leur activité physique. Et pour préserver la momie de toute attaque par des insectes nécrophages, le moine ingérait un breuvage à base de sève de sumac japonais, une plante toxique utilisée pour laquer les meubles et qui élimine les bactéries.
Emmuré vivant
Il était ensuite emmuré mille jours dans une cavité qu’il avait lui-même choisie, et faisait tinter une clochette. Lorsque ce son s’arrêtait, cela signifiait que son âme avait quitté son corps. Cette pratique est aujourd’hui interdite, car assimilée au suicide. Toutefois, en 2010, la police japonaise a découvert le corps d’un homme qui aurait été momifié vivant trente ans auparavant.