Produire de l’électricité grâce aux microbes présents dans les eaux usées
Les microbes exo-électrogéniques sont connus des chercheurs depuis longtemps. Vivant dans des environnements dépourvus d’air, ils sont capables de consommer des matériaux organiques en utilisant des minéraux oxydés. Au cours de ce procédé, la matière organique est convertie en énergie.
Les chercheurs ont donc eu l’idée d’utiliser ces microbes générateurs d’énergie comme de mini-centrales électriques. Les différentes expériences menées en ce sens s’étaient jusqu’ici heurtées à la difficulté d’utiliser efficacement l’énergie produite par l’action des microbes. Mais depuis lundi, une équipe de l’Université américaine de Stanford affirme y être parvenu.
Les chercheurs ont conçu une batterie dite « microbienne » avec une électrode positive et une électrode négative. Une fois la batterie plongée dans des eaux usées, les électrons générés par les microbes situés autour de la borne négative se font progressivement capturer par la borne positive de la batterie.
Un obstacle majeur : le coût de cette batterie
Cette « pêche aux électrons » reste toutefois confrontée à un problème majeur : la borne positive de la pile est faite en oxyde d’argent, un matériau très coûteux. Pour que ce moyen de produire de l’énergie s’avère compétitif, les chercheurs devront trouver un matériau moins cher que l’argent.
Malgré la problématique du coût, les scientifiques estiment que la recherche sur ce sujet mérite d’être poursuivie. La batterie microbienne offre un rendement énergétique intéressant – environ 30%, soit autant que les panneaux solaires les plus performants – qui pourrait permettre de traiter une partie des eaux usées.
Selon l’AFP, les chercheurs californiens « espèrent que leur technique pourra un jour être utilisée dans des usines de traitement des eaux usées et pour éliminer les polluants organiques dans les zones mortes des océans et lacs où des engrais agricoles peuvent consommer une grande partie de l’oxygène et y étouffent la vie ».