Cet animal étrange survit dans le vide spatial
Les chercheurs pensent avoir compris la clef de l’exceptionnelle capacité de survie de « l’ourson d’eau », un minuscule animal. Il serait capable « d’absorber » l’ADN d’autres espèces
Le tardigrade, minuscule animal, peut survivre aux conditions les plus extrêmes, même au vide de l’espace. Parfois surnommés « oursons d’eau », leur morphologie rappelant celle du panda, les tardigrades vivent un peu partout sur la planète. Ne mesurant qu’un demi millimètre de longueur, ils se déplacent très lentement, de façon pataude, sur leurs huit pattes. Le secret de sa résistance pourrait se trouver dans son génome, dont le récent séquençage a révélé une proportion record d’ADN venant d’autres organismes, surtout de bactéries, ont révélé les chercheurs lundi.
Ils survivent à dix années à moins 80 degrés
Comptant plusieurs centaines d’espèces, les tardigrades sont un exemple extrême d’adaptation. Ils peuvent notamment survivre à des températures de moins 80 degrés Celsius pendant dix ans puis recommencer à marcher vingt minutes à peine après avoir été sortis du congélateur.
En séquençant le génome du tardigrade, les chercheurs ont été surpris de constater qu’il contenait une proportion record d’ADN étranger, 17,5 %, dont l’essentiel provient de bactéries, selon une étude publiée lundi dans les Comptes rendus de l’académie américaine des sciences (PNAS).
En comparaison, la plupart des animaux ont moins de 1 % de gènes étrangers dans leur génome. Une autre créature microscopique, le rotifère, détenait jusque-là le record mais avec seulement 8 % d’ADN étranger. « Nous ne savions pas que le génome d’un animal pouvait être composé d’autant d’ADN provenant d’autres organismes », explique Bob Goldstein, professeur de biologie à l’université de Caroline du Nord. Selon lui, cette découverte soulève la question de savoir s’il existe un lien entre la proportion élevée d’ADN étranger dans son génome et la capacité du tardigrade à survivre dans les environnements les plus extrêmes. La réponse semble être « oui ».