L’homme est il une machine virtuelle ?
Selon la théorie du mécanisme numérique, l’homme est une machine, c’est-à-dire un programme.
Nous serions simplement confrontés à une limite théorique de ce que nous pouvons modéliser mathématiquement et donc expliquer. Au début du vingtième siècle, le mathématicien Alan Turing a imaginé une machine théorique, la machine de Turing, ancêtre de nos ordinateurs et s’est servi de cette expérience de pensée artificielle pour tenter de définir les limites du mathématisable en ce qui concerne la simulation du raisonnement, la « barrière de Turing ».
Dans le Réalisme Mathématique, théorie reconnue mais discutée selon laquelle les programmes existent, en tant que structure mathématique, même si personne ne les a jamais vus ni envisagés, un code infiniment complexe simulerait la « Réalité » comme si nous étions continuellement en immersion dans un immense jeu vidéo. Un ordinateur suffisamment puissant pourrait donc copier cette information structurée, comme un programme, et simuler notre esprit. En cas de tumeur cérébrale, par exemple, un cerveau artificiel pourrait remplacer nos neurones et nous resterions nous-mêmes.
Dans l’état actuel des connaissances, la théorie de l’Intelligence Artificielle repose sur une théorie appelée le fonctionnalisme, selon laquelle l’esprit ne dépend pas de la matière, mais émerge de l’organisation intime du cerveau.
On estime que la puissance de traitement du cerveau peut être grossièrement estimée en multipliant le nombre de neurones (1011) par leur nombre moyen de connexions (105) par leur nombre d’états par seconde (102), soit 1018 opérations élémentaires par seconde. En comptabilisant d’éventuelles structures inconnues ou encore incomprises, telles les mille milliards de cellules gliales, on ajoute peut-être quelques ordres de magnitude à la puissance totale du cerveau.
Si les opérations dans le cerveau pouvaient être assimilées à des opérations binaires, l’ordinateur le plus puissant du monde, le Blue Gene serait déjà 1,7 fois plus puissant qu’un cerveau humain. Mais ce n’est pas aussi simple. Le cerveau humain n’étant pas binaire, un ordinateur doit, pour en reproduire le fonctionnement, simuler un réseau de neurones, ce qui consomme beaucoup de puissance…
Hypothèse pas si farfelue que ça au rythme où les machines évoluent avec le développement futur de l’informatique quantique, ces ordinateurs utilisant les états quantiques d’atomes (qubit) à la place d’état logique 0 ou 1 classique (bit). Cette technologie semble en plain essor et est de plus en plus soutenue par de nombreuses entreprises ou gouvernements.
Ce nouveau système promet bien de grandes choses comme la résolution en temps linéaire de problème d’explosion combinatoire ou encore la clé pour concevoir de « vrai » Intelligence Artificielle…
Simuler tous les cerveaux d’une civilisation sera un jour possible. Il faudra alors plonger ces cerveaux dans un monde réaliste. Pour simuler notre monde tel que nous le percevons, il faudrait 1036 opérations par seconde estime Nick Bostrom.( directeur du Future of Humanity Institute)
On a montré qu’un ordinateur de la taille de la Lune pourrait simuler une civilisation comme la notre en donnant l’illusion aux habitants d’un système planétaire de vivre dans un univers comme le nôtre.
Nick Bostrom se demande alors si des civilisations, qu’il appelle posthumaines, s’amuseront à simuler d’autres civilisations.
Nous passerions avec des « robots virtuels », nos créations à l’état de créateurs dans ce monde virtuel où l’humain serait la nouvelle divinité.
De deux choses l’une, soit ce type de simulation est physiquement impossible soit cela est possible et il n’y a pas de raison d’imaginer que nous ne puissions pas en être la manifestation (ou le « virtuel » de ces programmes serait notre réalité.)
Dans le premier cas, nous vivons nécessairement dans un univers « réel » puisque personne n’a pu nous simuler.
Dans le second cas, chaque civilisation posthumaine « réelle » peut elle aussi engendrer un grand nombre de civilisations virtuelles. Du coup, la probabilité est très forte pour qu’une civilisation donnée soit virtuelle. Et, pour peu que les civilisations simulées puissent à leur tour exécuter d’autres simulations, cette probabilité augmente vertigineusement.
Donc, si nous nous croyons à terme capables de simuler des civilisations, nous devons supposer que nous vivons probablement dans une simulation. Dans ce cas, il ne serait pas surprenant que la loi ultime régissant notre univers se limite à quelques lignes de programme. Et nous vivrions donc bien dans une Matrice.
Le propre de cette théorie est que les programmes englobe à la fois les êtres vivants et les objets inanimé dans un même « Code ».
Mais dans toutes ces théories une question revient sans cesse, celle de l’existence de la conscience et du siège de la conscience.
Pourtant là encore de nouvelles théories psychologiques comme la Psychocybernétique révolutionnent la compréhension que nous avons du subconscient : « La science nouvelle de la « Cybernétique » nous a fourni la preuve irréfutable que ce qu’on nommait « l’esprit subconscient » n’est absolument pas un esprit, mais un mécanisme, une tête chercheuse, un « servomécanisme » constitué par le cerveau et le système nerveux, employé et dirigé par l’esprit. »
Les religieux et spiritualistes, estiment que le cerveau ne serait qu’un support de cette conscience. Mary Baker Eddy, Fondatrice de la « Science Chrétienne » va plus loin encore, pour elle, le siège de la conscience n’EST PAS le cerveau et il faut différencier l’entendement mortel et l’Entendement réel ou Esprit « Tout ce que l’on appelle pensée mortelle est composé d’erreur. L’entendement théorique est la matière, nommée cerveau, ou conscience matérielle, diamétrale ment opposée à l’Entendement réel, ou Esprit. » (295)
Pourtant, on ne peut pas défendre en même temps le matérialisme, pour qui l’esprit est une illusion, et le fonctionnalisme, pour qui la conscience n’est pas liée à sa base matérielle ; c’est contradictoire.
Descartes, qui a exploré le problème du corps et de l’esprit, a déjà observé que si on prend au sérieux l’hypothèse que l’homme est une machine, la notion de matière devient aussi nébuleuse que celle de conscience. Il s’est demandé si un démon pourrait berner nos sens et nous donner l’illusion de vivre dans un autre monde le nôtre. Pour Descartes, le « démon » pourrait nous tromper sur la réalité mais pas sur le fait que nous sommes en vie.
Selon Descartes, il est possible qu’une divinité toute-puissante ait empli notre esprit d’idées auxquelles rien ne correspond. Vient alors l’hypothèse du « Malin génie » : « et si un démon tout-puissant était continuellement en train de me tromper au sujet de l’existence du monde physique incluant même mon propre corps ? » Cela se traduirait de la façon suivante : je croirais qu’il y a un monde extérieur, alors qu’il n’y en a pas ; ou je croirais avoir un corps, alors qu’il n’y en a pas. Le monde serait comme dans le film Matrix une réalité virtuelle créée par des puissances mauvaises (les machines) en vue d’asservir les hommes.
La question de l’asservissement par des machines, repris par bon nombre de scénario SF est une hantise de notre monde monderne et doit nécessairement nous rappeler notre évolution récente vers un monde sans ces plus électroniques, robotisé, virtualisé avec une volonté sous jacente de remplacer nos semblables par des machines ou nous serions dépassé par ceux que nous aurions créés.
Mais c’est aussi la vision Gnostique, la création serait le fait d’un démiurge stupide, ou d’un dieu méchant. Le monde est donc fondamentalement mauvais, et l’existence du mal un fait évident. C’est exactement ce qui est suggéré dans Matrix qui reprend l’allégorie de la Caverne de Platon, au livre VII de La République. La condition humaine y est représentée comme celle de prisonniers enchaînés, inconscient de leur sort, oui ils ne voyaient la réalité que par l’intermédiaire d’ombres se projetant sur les murs auxquels ils étaient enchaînés de face, sans possibilité de se retourner.
Mais la question qui reste en suspend est bien celle ci : « Vivons-nous ou non dans la réalité ? ». et la question qui lui est sous jacente « qu’est ce que la réalité » ?
Si nous sommes des programmes, nous traitons l’information digitalement, nous pouvons tromper notre cerveau en lui injectant une simulation de la réalité comme dans un jeu vidéo très sophistiqué. Nous n’avons alors aucun moyen de prouver que nous n’évoluons pas dans un simulateur de réel
Quelles sont alors les solutions envisageables ?
-Nous appartenons peut-être au monde qui contient tous les autres. Mais cette première voie de sortie est trop prétentieuse. Il faut trouver autre chose.
-Une simulation de civilisation est trop complexe pour être contrôlée, elle échappe nécessairement à son créateur. C’est la situation dans Matrix, c’est la situation que rencontrent tous les jours les hommes politiques.
Dans la simulation, Dieu est simplement le géniteur. Après, il devient spectateur. Au plus, il peut commettre quelques miracles, rien de bien extraordinaire.
-Qu’un tel Dieu existe ou n’existe pas pour nous ne change donc rien.
-Et si Dieu existe, il n’est pas central, il n’y a pas de centre à quoi que ce soit (sauf dans l’esprit des hommes qui se cherchent des chefs, des rois, des dieux…).
Alors matrice ou pas matrice ? Tout programme informatique a tendance à buguer. Si nous vivons dans une simulation, il faudrait trouver un bug, ce qui reviendrait à trouver des lois physiques qui défaillent.
Dans Matrix, l’oracle est un bug. Elle possède des informations extérieures à la simulation, qui datent même de simulations plus anciennes.
Comment réaliserait on une simulation d’un univers ?
Il ne serait pas forcément nécessaire que l’ensemble du monde soit prédéfini dans “la matrice” mais seulement que ses éléments le soit au moment où il est observé. L’intérêt de cette distinction c’est que chaque individu ne peut tout observer et il a le choix de l’échelle de son observation.
Il peut observer au choix une pièce, une planète ou une molécule mais pas l’intégralité de toutes les molécules qui forment toutes les pièces de toutes les planètes.
Dès lors la quantité d’information qu’il est nécessaire de réunir pour décrire l’univers en entier est limitée à la somme des facultés de perception de tous ses habitants.
En outre il n’est pas nécessaire que cette information préexiste à l’observation car elle peut parfaitement être défini au moment de l’observation. Curieusement la mécanique quantique qui prend en compte l’expérimentateur au sein de l’expérience décrit des comportements de nature similaire
Il faut bien réaliser que nous n’avons accès qu’à une réalité perçue, jamais à une réalité absolue.
La Matrice peut être pensée comme une usine à rêves. Ainsi, elle peut se contenter d’induire chez les individus le rêve des situations dans lesquelles ils sont impliqués. Et on peut penser qu’elle peut induire des rêves concordants sans avoir à s’assurer que les individus s’accordent sur une même interprétation. Pour ainsi, leurrer les « humains » sur leur propre subjectivité d’où la naissance de conflit à cause d’une perception différente de la réalité chacun percevant sa réalité.
Dans le sikhisme, la maya (le monde comme on le perçoit normalement) n’est pas plus tangible qu’un rêve. Comme l’affirme le gourou Granth Sahib, le livre saint du sikhisme le monde est comme un rêve, et il n’y a rien en lui qui est à vous. La maya est une tentative de réponse à certaines questions existentielles telles que : lorsque nous nous réveillons le matin d’un rêve si prégnant qu’il nous paraissait réel, quelle certitude avons-nous de n’être pas entré dans un autre rêve ?
Dans la saga Matrix on peut dire que le thème fédérateur du film reste l’arrachement à la servitude où chacun est assigné à une fonction. Le système se voulant parfait donc inhumain. Ou bien sans humains donc parfait.
C’est contre ce monde inhumain – monde de la nécessité, sans contingence – que luttent les résistants. La Matrice est tout, l’individu rien… en apparence…
Il est aussi indispensable de comprendre, que l’illusion ne prend jamais fin pour autant. La seule manière de s’en libérer, c’est de la reconnaître et surtout de savoir en jouer. Celui qui est coincé dans le jeu ne sait pas que c’est un jeu et c’est pour cela qu’il y a drame et esclavage.
Selon Mary Baker Eddy « Les objets perçus par les sens physiques n’ont pas la réa lité de la substance. Ils sont seulement ce que la croyance mortelle les appelle. La matière, le péché et la mortalité perdent toute conscience supposée ou toute prétention à la
vie ou existence, à mesure que les mortels se dépouillent d’un faux sens de vie, de substance et d’intelligence. Mais l’homme spirituel et éternel n’est pas affecté par ces phases de la mortalité. » (311) Selon sa théorie, Adam la chute ne serait qu’une illusion, la croyance que l’entendement est dans la matière avec le commencement de la perception, des sens mortel et de la tentation donc du « péché » et du « mal » qui va avec …
« Le mortel dit qu’un germe inanimé et inconscient produit les mortels, à la fois corps et entendement; et pourtant on ne trouve ni un entendement mortel ni l’Entendement immortel dans le cerveau ni ailleurs dans la matière ou dans les mortels.
Cette croyance humaine embryonnaire et matérialiste, appelée homme mortel, se remplit à son tour de pensées de douleur et de plaisir, de vie et de mort, et se répartit en cinq prétendus sens, qui bientôt mesurent l’entendement à la dimension d’un cerveau et au volume d’un corps, appelé homme. » (190)
Au delà de ces conjectures sur le siège de la conscience, la Conscience Mathématique Globale à l’origine du code de l’univers reste selon certains impossible à décrypter. C’est la théorie de Gödel.
Le théorème de Gödel ou Théorème d’incomplétude s’énonce brièvement de la manière suivante :
« Dans tout système logique, il existe au moins une proposition indémontrable ». Or cela signifie d’abord que les mathématiques sont incapables de se définir elles mêmes complètement car elles sont situées à l’intérieur d’elles mêmes. Pour lever ces incomplétudes il faudrait ajouter des axiomes extérieurs au système. On a vu que le monde est représenté par des théories établies par des scientifiques. Si l’univers entier est mathématisable, alors nous ne serons jamais capables de le comprendre dans son ensemble quelque soient les progrès de la science !
Le théorème de Gödel démontrerait donc en définitif que nous ne serons jamais capables de comprendre l’univers dans son ensemble quelque soient les progrès de la science dans le futur car selon toute vraisemblance, nous sommes contenus dans cet univers…
Par contre il semblerait envisageable de détecter quelque variance conjoncturelle ou structurelle dans ce code que l’on pourrait qualifier d’artefact ou « bug dans la Matrice »…
Sites consultés
-blog.tcrouzet.com
-Dieu, l’Intelligence Artificielle et l’illusion de la réalité Par Giuseppe Melillo
-french-revolution-2.blog.fr
-sergecar.club.fr/
-http://houseofgeeks.centerblog.net
-Mary Baker Eddy – Science et santé avec la clé des Ecritures
Commentaires :
Le réel, tel que nous le pensons en 2008, est ce que nous sommes en ce temps ponctuel. Disons simplement que le vide sidéral est une matrice, mais dans cette matrice il y émergent des constituants continuellement. Ce que nous appelons des particules élémentaires. Et de ses particules élémentaire ce qui y émergea est ce que nous appelons le modèle standart.( L’Univers connue actuel). Ce modèle est le seul que nous avons puent vérifier à ce jour. Et pas encore parfaitement… Et ce modèle est bloqué depuis maintenant plus de 75 ans. Nos théoriciens sont incapables de trouver d’autres alternatives vérifiables par notre instrumentation actuelle. Par contre la loi de More, qui stipule que les machine (les Ordis), double leurs capacité de calcul a tout les 16 mois nous offrira peut-être d’autre alternatives à la théorie des cordes invérifiable actuellement… Cette théorie nous offre actuellement plus de possibilités que nous serions capable d’en imaginer. A l’échelle conceptuelle actuel le connu a une grandeur de +/- 13.5/15 milliards d’années d’existence. Ce qui enveloppe des milliards de galaxies comme la nôtre et de plus grosse encore…
Mais pour faire court, les calculs de probabilité de multiples mondes possibles, si nous comparions notre Univers connue actuel, a un grain de sable, chaque grain de sable qui constitue la terre serait une partie seulement de ce que les calculs donne comme possibilités des mondes possibles. Plus que 10 à l’exposant 500,…Imaginez… Et encore ils ont modifié à l’extrême les calculs car le vrai résultat est infini et indénombrable… Autrement dit la matrice que nous appelons le monde, L’univers, ou Multivers, offre une infinitée de possibles qui s’additionnent continûment, en préservant certaines lois physique temporairement, car ils existe aussi une autre théorie, que nous serions dans une ordinateur quantique en parfaite relation avec la théorie du même nom… Les lois fondamentale, les 4 forces physiques de la nature serait comme un laser qui projetterait notre réalité sur le bord du monde sur un espèce d’hologramme qui nous supporterait dans nos montages…Mais pour l’heure ce raisonnement est actuellement invérifiable. Mais pas insensé…
Bonjour.
C’est Claude Cléret , le créateur de la M3G (que je pratique), qui m’a donné l’adresse de votre site , qui me fascine ! C’est donc votre esprit qui me fascine ! Les idées et reflexions et questions de l’esprit fasciné-fascinant .J’aime beaucoup , voilà-tout !
Merci pour ce partage fascinant .
Salutation cordiale de Bouhlame.
(sur mon blog,les images du 30 Mars 2009 sont inspirées par l’effet des lectures de divers articles de votre site,lus le méme jour.Merci.)
merci c’est sympa j’ai rajouté ton image dans l’article
@+
NT
Merci-merci , sauf keujeussuipa l’auteur de la M3G mais un pratiquant , follement passionné par les thémes que tu développes dans ton site .
Merci pour ce partage exceptionnel .
Bouhlame.
@Serge Bouchard
A travers l’univers, l’espace-temps n’est pas uniforme, il dépend des caractéristiques de la singularité dominante dans un environnement qui n’est absolument pas isolable.
On en peut donné un age à l’univers que par rapport à la vitesse d’écoulement du temps dans notre référentiel. Hors le temps ne s’écoule pas de façon identique partout.
3 dimensions pour l’espace, 3 dimensions pour le temps.
+ il y a de quanta d’espace, – il y a de quanta de temps, et inversement.
applicable dans un univers holographique de nature fractal.
la simulation d’une réalité tel que c’est évoqué dans l’article est appelé univers holographique.
Une simple facette d’un grand tout.
j’ai bien aimé cet article, sauf quelques détails sur Dieu qui ne serait pas « central », mais bon… ce ne sont que des mots …
Où ce situe l’éternité si ce n’est dans le moment présent ?