Le code du langage non-verbal : Matrice des relations hiérarchiques

Cet article fait suite à mon article d’hier « Analyser et désamorcer le programme cérébral reptilien » et comporte des théories inédites peut être encore à l’état d’ébauche ainsi que certaines réflexions personnelles…
Puisqu’il m’a pris l’envie de poursuivre certaines idées spécifiques du premier article en particulier en ce qui concerne le cerveau reptilien et le langage non verbal qui sont des notions qu’on a pas forcément l’habitude de mélanger en ces termes.

La communication non verbale : silences, gestes, postures, expressions faciales, ton de la voix, rythme de l’élocution, vêtements… complètent le message auditif. Elle exprime les émotions, les sentiments, les valeurs.
De grands thérapeutes, comme Milton Erickson (grand maitre en Hypnose), ont servi de modèle pour comprendre ce qui se jouait de non-verbal dans un entretien. Cela a donné les bases de la PNL (programmation neurolinguistique), une utilisation raisonnée, à défaut d’être spontanée et intuitive, des messages non-verbaux et des messages cachés dans notre verbal.
Les animaux, dans leurs danses amoureuses et leur relation de dominance et de soumission, utilisent en permanence des messages non-verbaux. Nous reproduisons nous aussi à notre échelle, de telles attitudes.

ROLE DU CERVEAU REPTILIEN DANS LE LANGAGE NON VERBALE

Le cerveau reptilien est siège du comportement d’imitation. C’est lui qui reçoit l’information à travers les sens et place le reste de l’organisme en 3 état lutte, fuite ou replis.
Son rôle est de mettre les sens en alerte mais aussi de transmettre réciproquement le langage non verbal inconscient, la posture correspondant à l’état réflexe correspondant à la situation immédiate.
Le langage non verbal est donc le code du cerveau reptilien. Il fait appel à l’instinct (de survie, d’agressivité, sexuel, grégaire, parental…) et s’inscrire dans un schéma comportemental réflexe.
La lutte, la fuite, ou l’inhibition sont donc des manifestations incontrôlées du cerveau reptilien qui peuvent être interprétées et « sublimée » par un observateur averti (capable par exemple de tromper le cerveau reptilien de l’interlocuteur par de faux signes non plus inconscient mais dépendant du néocortex. Cela demande bien sur un certain apprentissage (en PNL on peut citer les fameux principes de l’Ancrage ou encore de la Synchronisation). Mais c’est beaucoup plus fréquents que vous l’imaginez. Les vendeurs, les politiques, les dirigeants de sectes, et tous les manipulateurs se servent consciemment de ces « signaux » dans le but d’induire un comportement inconscient au cerveau reptilien.

CODAGE SOCIAL ou CODAGE HORIZONTAL

Chaque société ou culture a des normes pour exprimer les sentiments : elles influent sur le type de mouvement et son intensité. Divers groupe sociaux ont des modèles des geste et de comportement spécifiques. Les modèles de comportement déterminent le chaînement des gestes et, par là même, le langage du corps. C’est le groupe qui définit les impératifs et interdits. C’est aussi lui qui décident quels sont les signaux « individuels » permis ou contraire « indésirables ».
L’attitude du corps à laquelle s’ajoute la paroi pour la souligner : rythme, accent, inflexion modulation de la voix et expressions idiomatiques définissent un modèle de vision du monde.
Il s’agit d’une programmation sociale. On pourrait dire qu’elle se surajoute à la manifestation inconsciente du cerveau reptilien puisqu’elle est acquise. On pourrait aussi dire qu’elle en est la manifestation consciente d’un inconscient collectif correspondant à la « norme » supposée, n’oublions pas que le cerveau reptilien induit le mimétisme… un peu comme un banc de poisson ou tous change de direction en même temps sous l’influence d’un même réflexe mimétique… Le mimétisme fait en sorte que le dominé imite le dominant. (c’est un code pour faire reconnaitre au dominant son comportement soumis).

CODAGE ET HIERARCHIE OU CODAGE PYRAMIDAL
L’individu peut-il échapper au code social ? Pour ainsi dire pas, à moins de se forger une personnalité hors du commun. Car la famille, partie intégrante du groupe, commence par imposer à l’individu ses règles. Dès sa jeunesse, il leur soumis, on l’incorpore dans cette hiérarchie, facultés diverses subissent un étroit condition ment social, facteur d’adaptation.
La hiérarchie fait-elle partie des lois nature ou n’est-elle qu’un facteur social ?
La hiérarchie naturelle ne connaît que les forts et les faibles. Tant qu’on laisse au fort la position prédominante, on bénéficie de sa protection se soumettant à lui. Il revendique la première place et le meilleur butin. Le plus faible peut autorisé à chasser sur son terrain sans avoir à le protéger lui-même. Ce serait là son avantage. Seul le grand prédateur veille sur son propre territoire…La spécificité de la vie sociale est en théorie le partage de territoire commun mais en pratique, il n’y a pas de partage vraiment équitable, le partage se faisant en fonction de la place hiérarchique.
Le non verbal joue alors le rôle de reconnaissance dans la relation dominant/dominé sous l’influence de perception réflexes plus ou moins inconsciente des membres de la hiérarchie et je suppose qu’on pourrait dire plus ou moins consciente au fur et à mesure qu’on se rapproche du sommet (maitrise du geste, capacité de transmission de faux non verbal)
En ce qui concerne la hierarchie, il n’y a pas d’un côté les dominants et de l’autre les dominés, il existe bien sur des situations intermédiaires : parmi les faibles, il en est de plus forts et de plus faibles et ainsi de suite tout le long de la pyramide, les faibles des forts étant les forts de plus faible qu’eux etc… (c’est la reproduction implicite du shéma hiérarchique par mimétisme qui transmet le message de hiérarchisation en cascade).
Et au final, il y a toujours un plus faible qui subit la loi d’un plus fort que lui, tel est le principe de la Pyramide. Le faible ne peut améliorer fondamement sa situation de lui même si il n’en a pas les moyens physiques ou psychiques;
A partir du moment où les « mécanismes sociaux » s’actionnent, les interactions sociales (sous l’influence des codes sociaux) se mettent en place. Tout le monde peut alors en théorie grimper dans Hiérarchie du groupe, à condition d’être reconnu au sein de ce groupe (à la fois sur le plan du codage social mais aussi, et c’est plus difficile sur le plan du codage inconscient.
C’est pourquoi la pyramide peut « refouler » prématurément des dominants potentiels pas assez malins pour ne pas cacher leur intention primaire et déclenchant de cette façon par les signeux induits le réflexe reptilien primal de lutte. D’où un déclenchement de l’opération réflexe inter-relationnelle lutte/lutte, lutte/fuite, lutte/inhibition opération réflexe rendant alors inopérante la force du challenger sous l’effet la force du groupe (mimétique reptilienne) toute persistance dans cet état de fait…

DOMINANCE ET GESTES DOMINATEURS

Le cortex paléo-lymbique gère notre position dominant-dominé, nos positions grégaires. Ces attitudes s’expriment aussi en parallèle, que nous le sachions ou non.
La position du corps et particulièrement du thorax (bomber le torse), des épaules et du cou donne le désir de positionnement. Mais c’est la gestuelle plus fine, comme les mouvements oculaires, la position de tête, la vibration de la voix et, de façon plus subtile, l’élasticité et la résistance des auras, qui va donner la véritable position dominante ou dominée. C’est l’expérience et la conviction intime acquise et la certitude qui en découle. L’agressivité n’est pas un signe de dominance, mais celle d’un dominé qui souhaiterait dominer.
Plus on a des gestes dégagés et décontractés, plus utilise sa liberté de mouvement, et plus on montre son assurance. Car c’est de cela qu’il s’agit.
La peur de commettre des erreurs et de contrevenir aux règles du jeu s’exprime par une attittude crispée et coincée qui est le propre d’une place inférieure dans la hiérarchie. De grands gestes tranquilles sont des signes d’un statut important, plus fiables que la grosse voiture ou le costume coûteux, même si, dans une société de consommation comme la nôtre, on aime afficher les signes extérieurs de richesse ou de pouvoir pour en imposer à autrui.
peur de son supérieur direct, la peur de la critique, qu’elle vienne d’en haut ou d’en bas), la peur des attentes déçues du groupe et le comportement qui en découle maintiennent l’indiLes signaux de domination vont toujours du haut vers le bas. Qui pose la main sur l’épaule d’autrui ? Qui interrompt l’exposé de l’autre en lui touchant le bras ? Qui coupe la parole à son interlocuteur ? Toujours le supérieur hiérarchique. On n’irait pas faire la même chose à son chef ! Ces signaux de domination sont acquis socialement. Autre exemple : c’est la personne qui dispose du temps qui met fin à la conversation, marquant ainsi sa supériorité hiérarchique.
Faire un geste dominateur, c’est exercer une pression : en s’abaissant, la main écrase quelque chose, même lorsque le geste s’accompagne de l’expression la plus cordiale. Dominer n’est pas un signe de force, mais la tentative d’opprimer les autres.
Tapoter l’épaule de quelqu’un fait-il partie des gestes dominateurs ?
C’est un geste typiquement dominateur. Même si l’on y associe un compliment, on dit : « Bravo, mais n’oublie pas que je reste le meilleur !»
Quels autres gestes dominateurs peut-on citer ?
Tout geste qui limite la liberté de mouvement d’autrui est un signe de domination. Prendre quelqu’un dans ses bras en lui serrant les deux avant-bras, c’est se montrer dominateur : « Parfait, mon garçon, dit le père, désormais, agis comme tu l’entends ! » Mais en fait, il dit le contraire, puisque son fils ne peut se dégager de son emprise. Cela signifie donc, dans le langage du corps : « Avant d’agir, demande-moi la permission ! »
Quand on tend une main à son interlocuteur tout en posant l’autre sur sa main ou son avant-bras, on veut se montrer cordial, mais on trahit en réalité son esprit de domination en entravant la liberté de mouvement d’autrui. Même si on se contente de l’effleurer du bout des doigts, l’impression de domination demeure.
Quelle mentalité trahissent les gestes dominateurs ?
Ils expriment bien sûr la volonté de s’imposer, sans souci de l’opinion d’autrui. Ils sont le propre de personnes rarement épanouies, dont la plupart des gestes quotidiens vont du haut vers le bas, et dont le corps reste comme replié sur lui-même, comme fermé à l’extérieur. Or c’est seulement quand le corps s’ouvre qu’on a une meilleure disposition d’esprit. Ce n’est pas pour rien que nous parlons d’élévation lorsqu’une chose comble notre âme. Il faut ouvrir les mains et tendre le corps vers le haut. Quand on saute de joie, on effectue un mouvement ascendant. Au contraire, en écrasant les autres, on est immanquablement, un jour ou l’autre, entraîné soi-même par son propre mouvement.

LA VIOLATION DE L’ESPACE

Une des situations les plus délicate à gérer même avec une perception consciente du langage non verbale est la sensation de violation de territoire qui n’est pas comme certains manipulateurs aimeraient nous faire croire le fruit d’une sombre paranoïa…
L’espace dans lequel se déroule une communication nous affecte également. La gestuelle est réalisée dans un espace. Cet espace est codifié. On connaît l’expression « garder ses distances ». Chacun d’entre nous marque ses distances en parlant à l’autre. On distingue quatre zones de communication :
-zone intime (15 à 45 cm), ton de la confidence,
-zone personnelle (entre 45 et 1,20 m), relations professionnelles, voire amicales,
-zone sociale (1,20 à 3,50 m), marque la fonction de chacun,
-zone publique (> 3,50 m), face à un public.
Toute personne qui pénètre dans une zone qui ne lui est pas réservée commet une « faute » et la personne qui en est victime se sent mal à l’aise, déstabilisée, agressée. Nous possédons tous un territoire personnel que nous protégeons des atteintes extérieures. Cet espace et les objets qui s’y trouvent peuvent devenir le prolongement de notre corps physique. (Voiture, chaise, bureau etc.) L’aménagement d’une pièce, la disposition des tables affecte notre communication.
Le dominateur cherchera n’importe quel moyen pour s’imposer dans cet espace directement par son attitude désinvolte, ou indirectement en « s’appropriant » l’espace par le biais des objets ou en y plaçant les siens, en changeant l’emplacement des objets etc…

Ces espaces relationnels nous renvoient à des aspects très ancestraux et animaux : ces règles qui régissent les troupeaux et les clans.
Prenez comme base de mesure la distance entre votre coude et le bout de votre main. C’est l’ancienne coudée romaine. Le double, c’est la longueur de votre bras. Le double encore, c’est la longueur de votre bras avec une épée au bout, soit quatre coudées. C’est la distance minimum à laquelle vous devez tenir ceux qui pourraient être dangereux. Au-delà, c’est l’espace des étrangers. Les ennemis ouvertement armés doivent être tenus à huit coudées, soit deux bras et deux épées pour être hors de contact. Entre quatre et deux coudées (un à deux bras), c’est l’espace social, celui où vous laissez pénétrer vos relations au sens large du terme, (d’où l’expression prendre de la distance). La distance à un bras, c’est la structure solidaire qui crée l’unité et la force du groupe. Moi et les autres, nous ne faisons qu’un, d’un point de vue social. Les soldats ou les élèves dans les rangs se mettent à un bras de distance. Quand vous vous rapprochez à moins de deux coudées, soit moins que la longueur du bras, vous entrez et laissez l’autre entrer dans votre espace personnel, le lieu de l’affection et des confidences. A moins d’une coudée, vous êtes dans l’espace intime, celui dans lequel il faut entrer pour se faire la bise ou s’embrasser.
Ne pensez pas que cela soit purement théorique, mais faites plutôt l’expérience et ressentez en vous les différences qu’induisent ces distances. Vibratoirement, cela correspond à l’interpénétration des auras et des champs énergétiques. Ces distances peuvent être ressenties différemment selon les caractères.

QUELQUES ILLUSTRATIONS

Ici on voit qui est le chef (en haut). L’homme se montre ouvert. Son collaborateur parle, et sa collaboratrice écoute.
Le mouvement du collaborateur exclut ici sa collègue de la conversation, tandis que le chef cherche l’apaisement d’un geste de la main légèrement dominateur (au milieu). Même chose lorsqu’il touche la main de sa collaboratrice (en bas). Elle le laisse faire.

Ici on voit le coup classique du challenger (jeune male prétendant) s’attaquant au vieux mâle dominant…OSER ATTAQUER SON CHEF, lorsque on le domine un instant de sa hauteur, déclenche une réaction de sa part : on voit qu’il ne l’admet pas. Il fait le geste d’entourer son territoire : tout ceci est à moi ! Il est prêt à bondir. Le collaborateur se recule, il se crispe, il part sur la défensive ce qui est visible dans la crispation de son non verbal, désavoué par une posture contradictoire, l’index pointé finit de cibler le trop téméraire collaborateur…

Et pour finir, tout est « bien » qui finit bien, le chef sort une vanne et tourne en dérision l’attaque du challenger pour provoquer l’hillarité générale des collaborateurs et si possible de la gente féminine présente pour ridiculiser un peu plus le prétendant. Souvenez vous de mon article sur le rire comme signe de dominance des petits chefs, vous en avez l’illustration. C’est un merveilleux test pour ces types. Ils sortent une vanne en publique sous le prétexte de la fameuse « taquinerie » . Ce qui leur permet de faire d’une pierre deux coups. Disqualifier leur adversaire et s’assurer du soutien du reste des passifs. Ils rigolent aussi (par mimétisme…) c’est bon signe, le petit chef peut rester le cul installé dans son fauteuil…
Le challenger n’a alors plus que l’inibition car répondre à de la taquinerie tyranique du petit chef par de la mauvaise humeur c’est s’exposé à paraitre « pas cool » ou mauvais joueur, ce qui n’est pas admis par le code social du « vivre ensemble joyeusement ».
Tout va « bien » pour lui donc en apparence, il rigole aussi, mais son « non-verbal » le disqualifie de toute façon. Pour ne pas perdre la face il rit jaune,.
C’est l’attittude du canard, qui est comme une cerise sur le gâteau pour engraisser l’égo du petit chef qui jubile. Il est fier car il a inspiré inconsciemmant la peur sans lutter, son cerveau reptilien peut dormir tranquile pour un temps encore… jusqu’au prochain bug dans le programme hiérarchique…

Conclusion : les codes du langage non verbal sous influence du cerveau reptilien jouent le rôle de catalyseur dans les relations hiérarchique. Dans la 4ème dimension, sorte d' »inconscient collectif », on pourrait dire que ces codes forment une Matrice relationnelle de « forme pyramidale ». Ces programmes se reproduisent par réplication, le cerveau reptilien jouant un rôle à la fois réflexe et mimétique…
La prise en considération de ces codes par le néo cortex fait passer le langage non verbal d’inconscient à conscient et constitue un contre-programme plus puissant susceptible de faire bugger le premier programme à condition avec un certain entrainement de respecter à la fois l’aspect réflexe et mimétique sous peine de disqualification du jeu …

Source : le langage du corps ces gestes qui nous révêlent de Samy Molcho. (les illustrations et quelques extraits entre mes propres réflexions sont tirées de ce bouquin)

http://www.lessymboles.com/article011.htm