Après la crise? Encore la crise…
Personne n’ose employer les mots qui fâchent : dépression, récession. Mais en privé, à gauche comme à droite, tout le monde le dit : ce sera violent.
Sans que l’on puisse chiffrer précisément l’ampleur des dégâts à venir, l’inquiétude est là, l’angoisse même, et la prophétie se révèle noire, à gauche comme à droite, où plus personne n’ose même se souvenir avoir prétendu, que « le paquet fiscal initial nous avait permis d’esquiver ou même d’atténuer la déstabilisation économique venue des Etats Unis ». Ces messieurs évitent d’employer le mot de « récession » , encore plus celui de « dépression », mais en privé, ils ne le cachent pas: « ce sera dur, violent même… »
Les premiers signaux annonciateurs d’un hiver douloureux sont là, dans l’immobilier et l’automobile : baisse de commandes, licenciements…Du coup, les prévisions de l’UNEDIC apparaissent même optimistes, alors qu’elles montrent que l’emploi dégringole dans le rouge : en 2008 nous compterions 46 000 chômeurs en plus, alors qu’on en espérait 80 000 en moins! Dégringolade ou dévissage ? On est de toute façon sur une mauvaise pente, qui entraînera les salaires à la baisse. D’où une perte supplémentaire de pouvoir d’achat, puis des manques de rentrées fiscales, ensuite un creusement des déficits, etc… La logique récessive infernale que les pouvoirs publics voudraient enrayer.
On voit d’ici les débats, les polémiques, les conflits qui vont surgir et faire rage. Conflits sociaux à l’horizon donc, et d’autant plus violents qu’il n’y a pas davantage de crédit accordé à la majorité qu’à l’opposition…
Selon Nicolas Domenach extrait de son article de Marianne du Jeudi 16 Octobre 2008