Scandale France : en 3 ans, l’Etat a passé 500 commandes aux cabinets privés, 43 milliards d’euros dépensés
Dans l’administration, cela s’appelle « le paradoxe du serpent ». Ou comment l’Etat paie deux fois des consultants de cabinets de conseil privés. La première pour l’aider à faire des économies. La seconde, pour suppléer aux carences que ces mêmes consultants ont contribué à organiser… tel le serpent qui se mord, et se remord la queue.
L’Etat ne cesse de déléguer ses missions au privé. Et le recours à des prestataires extérieurs ou cabinets de consultants est en très forte augmentation. Enquête sur un phénomène préoccupant.
En pleine pandémie, le gouvernement s’est ainsi retrouvé incapable de conduire seul sa politique sanitaire. Il a dû signer « vingt-six contrats avec des cabinets de consultants en dix mois, soit une commande toutes les deux semaines. Cela représente plus d’un million d’euros par mois »,s’étrangle la députée Les Républicains Véronique Louwagie, de la commission des Finances de l’Assemblée nationale. « Le roi est nu », lâche, dépité, un haut fonctionnaire.
Ainsi, d’après les données fournies par Le Nouvel Obs, en 3 ans, plus de 500 commandes ont été passées. Un phénomène qui va s’accélérant et qui ne manque d’indisposer de hauts fonctionnaires de l’Etat. Le phénomène va en s’accélérant. Il s’accompagne d’un dysfonctionnement profond de nos services publics, qui ont perdu leur sens pour les fonctionnaires et sont en totale déconnexion avec les besoins des gens, s’insurge le magistrat Arnaud Bontemps
Les données sont hallucinantes. Ainsi, d’après le Nouvel Obs, “dans une note publiée en avril, un groupe de hauts fonctionnaires estime à 163 milliards d’euros les services que l’Etat externalise sous forme de délégation de service public (120 milliards) ou d’achats de prestations intellectuelles (43 milliards). 43 milliards d’euros, près de 6 % du budget de l’Etat et des collectivités locales !
Le média français poursuit : “cette donnée, si spectaculaire soit-elle, ne nous a pas été démentie par le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques. Mais le gouvernement connaît-il seulement le chiffre exact ? Aucune étude officielle n’a jamais été réalisée sur ce sujet. Une opacité dont la Cour des Comptes s’est émue dans plusieurs rapports”.