Tests salivaires dans les écoles : la notice qui inquiète les enseignants
L’inquiétude grandit dans chez les professeurs après la publication d’une notice qui prévoit la formation des personnels enseignants à « la supervision de tests » sur les élèves.

300 000 tests par semaine à l’école, c’est l’objectif fixé par Jean-Michel Blanquer. La campagne de dépistages par tests salivaires du Covid-19 en milieu scolaire a commencé en zone A depuis la semaine dernière, et en zone C à partir de ce lundi. Alors qu’elle s’est déroulée sans accroc jusqu’ici, une note à l’intention d’un directeur d’école, publiée sur les réseaux sociaux, est venue semer la polémique.
Cette « notice pour l’organisation du recueil salivaire » indique que le personnel enseignant pourra être formé en vue de superviser les prélèvements salivaires sur les élèves. « Ces prélèvements sont à faire par les personnels de l’école qui seront dotés d’équipements de protection individuel (…) Autant que possible une infirmière scolaire sera en appui de cette campagne », stipule le document qui suscite alors l’inquiétude du corps enseignant.
Inquiétude des enseignants
« Je ne suis pas laborantine, j’ai perdu assez de temps sur le programme pour me coller aux tests salivaires ! C’est un peu la goutte d’eau », s’étonne ainsi Hélène, professeure des écoles dans le Nord, auprès du Parisien, selon qui certains professeurs redoutent, par ailleurs, le risque d’être eux-mêmes infectés. « Cela pose une foule de questions sanitaires : est-il prévu des équipements de protection ? Un nettoyage des locaux servant aux tests où les enfants auront émis une multitude de postillons ? Quelles consignes d’aération pour empêcher l’aérosolisation ? », s’interroge à son tour Guislaine David, déléguée nationale du Snuipp-FSU, dans les colonnes du quotidien. LIRE AUSSI >> Covid-19 : quatre questions sur les tests salivaires déployés dès ce lundi dans les écoles
Autre problème posé : surveiller les élèves qui ne se feront pas tester. Car les tests ne sont pas obligatoires, et sont soumis à l’accord du tuteur légal de l’enfant. Ainsi, que faire des élèves qui n’ont pas l’autorisation pendant que les autres passent le test ? « Imaginez, sur une classe de 28 élèves, huit n’ont pas l’autorisation de se faire tester. Comment voulez-vous qu’un professeur quitte sa classe pour aller s’équiper, faire passer les tests. Qui va s’occuper des huit enfants restants ? », illustre ainsi la déléguée nationale,