La libre circulation fait baisser les salaires
L’Université de Genève établit la liste des perdants de la libre circulation. Il s’agit d’employés plutôt jeunes, actifs dans le secteur tertiaire, au bénéfice d’un titre universitaire ou d’un niveau élevé de formation.
Selon l’étude, leurs salaires auraient dû s’améliorer entre 2004 et 2010 sans la libre circulation. Les chercheurs estiment cette progression à 1% pour six à dix ans d’expérience et de 1,6% pour onze à quinze ans. L’équipe réunie autour du professeur Tobias Müller précise que leur scénario surestime les effets négatifs de la libre circulation.
Des économistes de l’Université de Berne étaient également arrivés aux mêmes conclusions. Les rémunérations des Suisses très qualifiés auraient dû grimper de 1,9 point de pourcent entre 2002 et 2008.
Des études qui trouvent des échos de confirmation sur le terrain. «Nos membres ressentent la pression sur les salaires due à la libre circulation», souligne Ingo Boltshauser à la Société suisse des employés de commerce (SEC Suisse) . «Et pour eux, il n’y a pas de mesures d’accompagnement.»
Même son de cloche chez Employés Suisse. «Les salaires sont sous forte pression», s’alarme Stefan Studer, le directeur de l’association qui représente les salariés de la pharma et de l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux. Bon nombre d’entre eux relèvent du segment intermédiaire qui n’ont pas de convention collective avec salaire minimum.
«Le problème est qu’un débutant touche désormais 6000 francs alors que son prédécesseur recevait 7000 francs. Rien d’illégal mais c’est la réalité», souligne Stefan Studer.
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