Un bien étrange alignement intergalactique de 19 Quasars
Là-bas, très loin… Dix-neuf quasars, séparés par des milliards d’années-lumière, sont alignés avec les plus grandes structures cosmiques connues, des filaments où se concentrent les galaxies.
Au centre de ces galaxies se trouvent des trous noirs et les plus massifs d’entre eux sont appelés des quasars.
C’est un étrange constat qu’a fait une équipe de l’université de Liège (Belgique), depuis le Très Grand Télescope (VLT) de l’Observatoire austral européen, au Chili : l’axe de rotation des quasars — ces trous noirs supermassifs qui constituent les noyaux de galaxies lointaines — serait aligné avec les grandes structures cosmiques (les structures en forme de filaments et de murs au sein desquelles se concentrent les galaxies), et ce, à l’échelle de milliards d’années-lumière.
Ces astres présentent un « disque d’accrétion », où s’amasse la matière en passe d’être engloutie, et, perpendiculairement à ce disque, deux jets peuvent être expulsés le long de leur axe de rotation.
« INFLUENCE ». C’est en étudiant la direction de cet axe que les astronomes ont surpris 19 quasars, parfois distants les uns des autres de plusieurs milliards d’années-lumière, présentant cet alignement. Celui-ci indique a priori « que ces astres se sont formés sous l’influence gravitationnelle des structures cosmiques », explique Damien Hutsemékers, de l’université de Liège.
La probabilité qu’un tel alignement soit dû au hasard est en effet inférieur à 1 %.
Les quasars sont des astres distants, qui apparaissent comme des étoiles très brillantes lorsqu’on les observe au télescope, mais dont on sait aujourd’hui qu’il s’agit de noyaux actifs (AGN) de galaxies lointaines. Au départ, leur découverte a été faite avec des radiotélescopes.
C’est au début de l’année 1963 que la revue Nature signala deux de ces objets alors mystérieux qui agitèrent la communauté des astronomes. Ces astres, dénommés au départ « quasi stellar radio sources », furent immédiatement populaires sous le nom de « quasar »
La structure à (très) grande échelle du cosmos reste encore largement mystérieuse. On sait qu’au-dessus des galaxies il y a les amas de galaxies puis les superamas… mais au-delà, ce que les astronomes appellent, faute de mieux, des «filaments» restent encore à investiguer. On compare parfois ces filaments aux fils d’une toile d’araignée qui s’entrecroisent, à ceci près que ces fils font des milliards d’années-lumière de long et que leurs noeuds sont assez larges pour accueillir des milliers de galaxies…
« L’existence d’une corrélation entre l’orientation des quasars et le structure à laquelle ils appartiennent est prédite par les modèles numériques d’évolution de notre Univers. Nos données apportent la toute première confirmation observationnelle de cet effet, à des échelles bien plus vastes que celle des galaxies classiques observée jusqu’à présent »
ajoute Dominique Sluse de l’Institut Argelander d’Astronomie de Bonn en Allemagne et de l’Université de Liège.
http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2014/12/18/letrange-alignement-intergalactique
http://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/20141211.OBS7627/l-etrange-alignement-des-quasars-n-est-pas-le-fruit-du-hasard.html
http://www.eso.org/public/france/news/eso1438/