Des drônes mystérieux survolent Paris
La mode (ou le phénomène) commence à devenir inquiétante… Il y a un peu plus d’un mois, le 20 janvier, l’Élysée avait été survolé par un drone, et Greenpeace, aidée de quelques militants écologistes, organise parfois le survol de centrales nucléaires pour montrer qu’elles sont mal protégées. Mais cette fois-ci la démonstration est spectaculaire : au moins cinq drones ont été aperçus survolant Paris dans la nuit de lundi à mardi, aux abords de l’ambassade des États-Unis, de la tour Eiffel et de la Concorde, mobilisant les services de police qui n’ont pu mettre la main sur leurs pilotes.
Ces vols sont intervenus alors que Paris est quadrillée par de très nombreuses forces de l’ordre en raison du plan Vigipirate mis en place depuis les attentats début janvier contre Charlie Hebdo et un supermarché casher. Le premier drone a été vu peu après minuit survolant l’ambassade américaine, située dans le 8e arrondissement. Assez rapidement, en raison du caractère sensible des lieux, les premiers services de police présents ont tenté de suivre l’appareil qui « a continué son survol vers les Invalides », a expliqué une source proche de l’enquête, avant que les policiers ne perdent sa trace.
Mais ensuite, entre 1 heure et 6 heures, quatre autres drones ont été repérés, « tour Eiffel, tour Montparnasse, Concorde…, ils ont été vus survolant de nombreux lieux parisiens », a assuré cette source. Durant près de six heures, la plupart des services de police de nuit ont été mobilisés dans la capitale pour essayer de repérer les pilotes de ces appareils. En vain. « Nous avons tout déployé pour tenter d’intercepter les pilotes, mais ils n’ont pas été détectés », a regretté une source.
Si ce n’est pas la première fois que des drones sont aperçus dans la capitale – « cela nous arrive de temps en temps d’en repérer », a confié une source policière – jamais autant n’avaient été repérés « en une seule nuit ». « Il pourrait s’agir d’une action coordonnée, mais nous n’en savons pas plus pour l’instant », a expliqué une source proche de l’enquête. « Est-ce un jeu, des repérages pour une action future ? L’enquête le dira », s’interroge, perplexe, un commissaire parisien. Aucune organisation n’a pour l’instant revendiqué une quelconque action.
Concernant le survol de l’ambassade des États-Unis, les investigations ont été confiées à la section de recherche de la gendarmerie des transports aériens (GTA). La police judiciaire parisienne a, elle, été chargée des autres survols.
« Il faut le reconnaître, pour l’instant, avec les drones, on n’est pas forcément au point sur nos moyens d’action »,
a estimé une source policière. « Face à ce phénomène nouveau, les forces de l’ordre tâtonnent, cherchent la parade », avait confié récemment à l’Agence France-Presse le criminologue et spécialiste de la sûreté aérienne Christophe Naudin.
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