Va t’on résoudre le mystère des enfants surdoués ?
Ils représenteraient 3 % de la population française. Et pourtant, les enfants à haut potentiel (HP), autrefois qualifiés de « surdoués » ou « d’intellectuellement précoces », demeurent un mystère tant pour les scientifiques que les enseignants et les parents. Afin de mieux comprendre comment fonctionne le cerveau de ces jeunes « pas comme les autres » et pour qui scolarité est souvent loin de rimer avec sérénité (30 % d’entre eux n’atteindraient pas le niveau bac), des spécialistes de l’enfant HP mènent actuellement à Lyon une étude d’un nouveau genre.
« Nous faisons passer un test du QI à 80 enfants – à haut potentiel ou non – âgés entre 8 et 12 ans, explique Fanny Nusbaum, psychologue et directrice du centre Psyrene (Psychologie, recherche et neurosciences) à Lyon. Ensuite, et c’est une première, ils passent une IRM (Imagerie par résonance magnétique, ndlr) durant laquelle ils font de petits jeux et exercices. Nous captons donc une image de leur cerveau alors qu’ils sont en phase de réflexion et repérons les zones les plus sollicitées. »
Einstein et le doudou
L’étude lyonnaise, qui n’a pas encore révélé tous ses secrets, fait ressortir l’existence de deux profils d’enfants à HP. « Il y a les ‘laminaires’, à savoir ceux qui évoluent plutôt sereinement dans leur environnement (le profil ‘premier de la classe’), précise Fanny Nusbaum. Il y a par ailleurs les profils dits ‘complexes’, qui eux peuvent être très matures intellectuellement mais beaucoup moins émotionnellement. Cela donne par exemple des enfants capables de parler facilement des théories d’Einstein à 10 ans mais qui ne peuvent pas se séparer de leur doudou pour aller à l’école. »
A terme, cette étude doit permettre « de mieux accompagner les enfants à HP dans leurs apprentissages et leurs relations aux autres », complète Dominic Sappey-Marinier, chef du département IRM au Cermep-Imagerie du vivant à Lyon.