Un homme va passer 2 mois seul sur un phare abandonné qui serait hanté
L’aventure commence ce samedi pour Marc Pointud, président de la Société nationale pour le patrimoine des phares et balises. L’opération vise aussi à réunir les sommes nécessaires à la réhabilitation du phare.
Situé au nord de la pointe du Raz, dans le Finistère, ce phare, situé en pleine mer, est inhabité depuis 105 ans. Et pour cause. La légende raconte que cet édifice, soumis aux vents violents et aux courants du raz de Sein, est hanté. L’Ankou, cette figure celte, personnification de la mort, rôderait dans les parages. Depuis la construction du phare sur l’îlot rocheux en 1874, les morts tragiques s’y seraient succédées. Certains gardiens seraient devenus fous, d’autres auraient péri après avoir entendu des voix murmurer: «Kers cuit, kers cuit… Ama ma ma flag» (Va-t’en, va-t’en, ici, c’est ma place).
Inhabité depuis 1910
En trente ans, 23 gardiens se sont succédés sur l’îlot de Tévennec, dont plusieurs couples. Parmi eux, les Quéméré ont, semble-t-il, échappé à la malédiction. Malgré certains hivers particulièrement terribles, ils ont vécu dans ce phare de 1900 à 1905 et y ont eu trois enfants. Mais le gardien suivant aurait été découpé en morceau par son épouse. Lassée, l’administration des Ponts et Chaussées a finalement renoncé en 1910 à faire garder Tévennec, qui est devenu le premier phare automatisé de France.
«Ça fait des années que je voulais me retrouver seul, face aux éléments.»
Marc Pointud, président de la Société nationale pour le patrimoine des phares et balises
C’est par hélicoptère que Marc Pointud s’est posé sur le rocher. Durant deux mois, il va vivre «dans une pièce, sommairement refaite, meublée d’un lit, de deux chaises et d’une table.» Il emporte tous les vivres nécessaires (eau, pommes de terre, conserves, pain de mer…), ainsi qu’un réchaud, un chauffage au gaz et un panneau solaire. Le sexagénaire ne craint pas de s’ennuyer. «Je prend deux bouquins et je compte aussi profiter de ce temps libre pour poursuivre l’écriture de mon livre» explique-t-il. Pas question non plus de se couper totalement du monde. Il tiendra un blog, et pour l’alimenter il part donc avec son appareil photo, un ordinateur et une connexion internet. «On n’est plus au XIXe siècle non plus!»
Cette aventure est aussi toute personnelle. «Ça fait des années que je voulais faire ça, vivre en hermite, me retrouver face au large, seul face aux éléments. C’est un rêve qui va enfin se réaliser» confie-t-il. «Et si j’entends des cris, ou si je vois un fantôme, je vous fais signe!»
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/02/27/01016-20160227ARTFIG00143-bretagne-deux-mois-en-solitaire-sur-le-phare-maudit-de-tevennec.php