Les mystères du rayon de la mort et de la mort de Tesla
Tesla mourut dans la solitude à l’Hotel New Yorker d’une attaque cardiaque, entre le 5 et le 8 janvier 1943. Bien qu’il eût vendu ses brevets sur le courant alternatif, à la fin de sa vie, il atteignit le summum de la pauvreté et mourut sans être parvenu à rembourser toutes ses dettes.
Un peu avant sa mort, Tesla avait travaillé à une arme qu’il avait appelée « téléforce » ou « rayon de la mort », dont il avait proposé d’offrir les secrets au Département de Guerre des États-Unis justement le 5 janvier 1943. À ce sujet, Tesla déclara :
On peut tout à fait transmettre de l’énergie sans fil et produire des effets de destruction à distance. J’ai déjà construit un transmetteur sans fil qui rend cette opération possible, et j’en ai décrit les détails dans certaines de mes récentes publications techniques et dans l’un de mes plus récents brevets… Mon appareil projette des particules qui peuvent être relativement grandes ou de taille microscopique ; ce système permet de concentrer ces particules dans une zone très petite et de les envoyer à une distance considérable, avec une énergie des milliards de milliards de fois plus puissante que celle obtenue avec n’importe quel autre appareil existant aujourd’hui. Ainsi, des milliards de chevaux-vapeur peuvent être transmis sous la forme d’un faisceau plus mince qu’un cheveu auquel rien ne peut résister.
D’après Tesla, une arme de ce genre aurait été capable d’abattre 10 000 avions à 400 km de distance ou, du moins, d’en neutraliser les moteurs. Avec ce projet, Tesla voulait construire une espèce de « muraille de Chine » autour du pays. Tesla n’avait pourtant imaginé cette arme qu’à des fins défensives et dissuasives pour arrêter tout attaquant, donc pour empêcher toute guerre. C’est pourquoi il définit aussi son invention comme un « rayon de la paix ». Au cœur de l’idée de cette arme, il y avait un faisceau extrêmement concentré de particules sub-microscopiques, qu’on tirait d’un tube au moyen du mécanisme de la répulsion électrostatique et qu’on faisait voyager à des vitesses proches de celles de la lumière en concentrant l’énergie en des impulsions très brèves. Ne s’agissant pas d’un faisceau d’ondes (comme le laser), mais de particules, l’énergie du faisceau n’était pas sujette à dispersion et restait donc concentrée. Le faisceau était actionné à l’aide d’un modèle élaboré de générateur de Van de Graaff (un générateur électrostatique en mesure de produire des tensions très élevées), à son tour une évolution de son précédent appareil amplificateur, qui, avec un type spécial de tube à vide, enclenchait un processus en quatre temps : un système pour annuler l’effet de l’atmosphère dans la dispersion de l’énergie des particules et lui permettre de très bien transmettre l’électricité ; une méthode pour créer des potentiels électriques très élevés ; une méthode pour amplifier ce potentiel à 50 000 000 volts ; la création d’une énorme force électrique de répulsion capable de repousser les particules à très grande vitesse. Il ne s’agissait donc pas d’un « rayon », mais d’un véritable accélérateur de particules, le précurseur des actuels accélérateurs de particules utilisés dans les laboratoires nucléaires à des fins de recherche et des projets d’« armes à énergie directe » aujourd’hui encore en cours d’expérimentation dans le cadre du projet SDI (Space Defense Initiative) voulu par l’ex-président des États-Unis, Ronald Reagan, il y a 20 ans. Il paraît que Tesla, lorsqu’il était à Colorado Springs et bien qu’il utilisât des puissances très basses, avait déjà expérimenté sur le terrain son arme en désintégrant involontairement à une distance de plusieurs centaines de mètres un oiseau qui passait accidentellement au milieu du faisceau d’énergie.
Il semble que sa proposition d’arme révolutionnaire n’ait pas été la seule… Sur la base de ses recherches sur la foudre globulaire et le plasma, réalisées à Colorado Springs et à Long Island, il découvrit que les « boules de feu » résultaient de l’interaction de deux fréquences différentes, celles qu’il utilisait justement pour ses expériences avec son légendaire transmetteur de résonance. Il pressentit notamment que si l’on parvenait à trouver la façon de passer brusquement d’un courant de haute fréquence (comme les microondes) à un courant de basse fréquence (comme les ondes ELF), alors il aurait été possible de disposer d’une arme à plasma avec un potentiel destructeur très élevé. Pour mettre en pratique une arme de ce genre, il était, selon Tesla, nécessaire d’utiliser un oscillateur à haute fréquence comme celui qu’il avait employé pour transporter de l’énergie électrique sans fil depuis Colorado Springs. Cet oscillateur aurait dû être actionné à une fréquence à laquelle était accordée la cible choisie. Il imaginait que cette cible était un bateau de guerre ennemi. La structure complexe d’un bateau aurait fourni un grand nombre de points où les oscillations électriques auraient pu être accordées sur une fréquence plus élevée que celles qui caractérisent le bateau dans son ensemble. De cette façon, des « courants parasites » se seraient produits, en mesure de réagir sur le courant principal: cela aurait donné lieu à des « boules de feu » qui auraient détruit tout le bateau par une réaction en chaîne.
Un second oscillateur, utilisé simultanément au premier (employé à haute fréquence), aurait dû émettre une très basse fréquence afin d’accroître l’effet destructeur. Quelqu’un affirma même que Tesla en personne était l’auteur involontaire de la terrible explosion qui secoua la région de Tunguska, en Sibérie, le 30 juin 1908. Fait inquiétant, Tesla avait admis qu’il avait tenté d’envoyer, le jour même que la terrible explosion, une onde de grande puissance afin d’effectuer un test de communication (et pas de transmission d’énergie) avec une expédition en Arctique qui, comme par hasard, était justement située sur une ligne droite entre le laboratoire de Tesla et le site où survint l’explosion. Nombreux sont ceux qui aujourd’hui pensent que son transmetteur aurait effectivement pu générer des niveaux d’énergie et de fréquence capables de libérer la même force destructrice qu’une bombe à hydrogène de 10 mégatonnes. L’effet explosif pouvait théoriquement avoir lieu si toute cette énergie sans fil avait été libérée presque instantanément. Il est évidemment impossible de le prouver et il se peut qu’il ne s’agisse là que du fruit de légendes urbaines colportées sur Nikola Tesla, mais l’explosion de Tunguska ne fit certainement aucun cratère, comme on s’y serait attendu de l’impact d’une météorite ou d’une comète, et il n’y eut pas non plus de témoignages d’objets en chute libre du ciel. En revanche, une lumière aurorale et anomale apparut quelques jours après l’explosion, manifestation qui conceptuellement parlant aurait pu avoir été provoquée par des appareils identiques à ceux utilisés par Tesla (comme, par exemple, l’actuel système HAARP). Et ce fut vraiment une chance que ce mystérieux incident ne fit aucune victime, malgré la terrible explosion en tout point comparable à une grosse bombe thermonucléaire. À l’heure actuelle, malgré les différentes missions d’exploration in loco et sans véritables preuves à l’appui, on continue à se livrer à des spéculations plus ou moins canoniques qui expliqueraient l’explosion de Tunguska par l’impact d’une comète ayant explosé en l’air, la désintégration d’un aéronef extraterrestre ou l’impact d’un minuscule trou noir. Seul le temps pourra nous dire, un jour, ce qu’il s’est réellement passé en 1908 en Sibérie. La très grande réserve dont Tesla fit preuve tout au long de sa vie au sujet de ses projets liés à différentes armes à énergie directe, dérivant de son appareil amplificateur, donne certainement à réfléchir.
Nikola Tesla fut retrouvé mort trois jours après qu’il eut contacté le Département de guerre, le 5 janvier 1943, pour faire sa proposition sur le rayon de la mort ; après que le Federal Bureau of Investigation (FBI) eut été rapidement contacté par le Département de guerre, ses articles relatifs au rayon de la mort et beaucoup d’autres projets jugés « sensibles » furent confisqués et déclarés top secret. Tout de suite après l’annonce publique de sa mort, le FBI donna en effet l’ordre à l’Office of Alien Property de prendre possession de ses documents et de ses biens, malgré sa nationalité américaine. La nature particulière des inventions et des brevets de Tesla le rendait nécessaire. La famille de Tesla et l’ambassade yougoslave luttèrent contre les autorités américaines pour ravoir les biens de Tesla. Son neveu, Sava Kosanovich (à l’époque ambassadeur de l’ex-Yougoslavie), parvint toutefois à entrer en possession de nombre de ses effets personnels, qui se trouvent à présent au musée Nikola Tesla à Belgrade, où sont abrités environ 150 000 documents qui témoignent de la vie et de l’activité créatrice de ce scientifique et inventeur. Une partie de ces documents a été rendue publique assez récemment par l’intermédiaire du Freedom of Information Act (FOIA), alors que d’autres ne verront probablement plus jamais le jour. L’enterrement du grand Nikola Tesla eut lieu le 12 janvier 1943 à la cathédrale Saint John The Divine à Manhattan, New York. Par la suite, un monument consacré à Nikola Tesla qui se trouve près de Goat Island à New York fut construit.
Tesla, l’éclair de génie: L’HISTOIRE ET LES DÉCOUVERTES DU PLUS GRAND … De Massimo TEODORANI