Montreux : une photo du petit Grégory utilisée dans une pub
Hasard, coïncidence, provocation ? Comment expliquer l’utilisation d’une image d’un enfant assassiné il y a plus de 3 décennies dans une pub pour un festival de Jazz mondialement connu ? Le « plan marketing » me parait plus que douteux…

En filigrane, le visage du petit Grégory. En premier plan, l’annonce suivante : Gratuite, la garderie du festival accueille vos enfants de 3 à 10 ans dans un espace protégé. Cette publicité impensable s’est retrouvée dans le journal du célèbre Festival de Jazz de Montreux qui se déroule actuellement au bord du lac Léman.
« Nous sommes sincèrement désolés. C’est une erreur humaine dont nous mesurons la gravité », explique à Metronews le porte-parole de l’organisation. A l’origine de cette bévue (nous explique t’on ndlr…), un jeune graphiste bénévole de 19 ans qui a cherché l’image d’un enfant sur Internet pour illustrer la publicité du service de garderie. Il n’aurait pas reconnu le visage illustrant l’une des affaires judiciaires les plus retentissantes de ces trente dernières années. En 1984, le corps de Grégory Villemin, 4 ans, était retrouvé pieds et poings liés dans la Vologne. Malgré les nombreux rebondissements, l’assassin n’a jamais été retrouvé.
Plainte des parents de Grégory
La photo, « légèrement floutée », a également échappé à la vigilance de la rédaction en chef du quotidien. « Il y a eu trois niveaux de relecture et même si cela paraît inconcevable, nous n’avons effectivement pas relevé », poursuit le porte-parole. C’est un internaute qui le fera pour eux sur Twitter. Les exemplaires restants ont depuis été retirés et la photo, remplacée par une image d’ours en peluche sur la version numérique.
Mardi soir, une lettre d’excuses devait être envoyée par le directeur du festival aux parents de Grégory. Ces derniers qui, dans un premier temps, s’étaient dit « scandalisés » mais prêts à se satisfaire de ces excuses si elles étaient de « bonne foi », ont finalement annoncé qu’ils allaient porter plainte. « La faute est absolument inexcusable et nous pensons même à un coup médiatique organisé par le festival, a commenté leur avocat Me Thierry Moser sur France 3 Lorraine. Nous ne discernons aucune excuse qui soit admissible ».