Quand l’extrême gauche manipule les télespectateurs avec l’aide de TF1
Alors que Jean-Luc Mélenchon était interrogé en direct par Claire Chazal, en direct sur TF1, l’image pouvait laisser supposer que des centaines de personnes se massaient derrière le leader du Front de gauche.
Une photo postée dimanche à 13 heures sur Twitter, et largement diffusée depuis, fait un carton sur les réseaux sociaux. On y voit un photomontage qui montre Jean-Luc Mélenchon répondant aux questions de Claire Chazal, dans le JT.
Derrière lui, une foule impressionnante agite drapeaux et slogans. À en croire ce plan, il y a effectivement beaucoup de monde à cette manifestation. Mais un autre angle sur cette même scène apporte un éclairage radicalement différent. Une photo, prise en hauteur, montre l’équipe de TF1 au moment de l’interview de Mélenchon. Et là, surprise, la foule supposée de militants n’est en fait qu’un carré, opportunément regroupé et placé de manière à donner l’impression de marée humaine.
D’après ce cliché pris et partagé sur les réseaux sociaux par le journaliste néerlandais Stefan de Vries, qui habite au-dessus de l’emplacement choisi pour l’interview, seules quelques dizaines de militants habilement placés entouraient alors Jean-Luc Mélenchon !
«J’ai été surpris de voir des manifestants arriver là alors que la manifestation commençait plus loin, place d’Italie, à environ 150 mètres. Puis j’ai vu que Mélenchon arrivait, c’était clairement une mise en scène, c’était flagrant. En plus, ils ont utilisé un zoom, ce qui donne l’impression que Mélenchon est entouré d’une énorme foule, alors qu’il s’agissait de 20 à 30 personnes», raconte le journaliste. Sa photo s’est rapidement propagée sur les réseaux sociaux, bon nombre de commentateurs accusant Jean-Luc Mélenchon et TF1 de manipulation. […]
L’entourage de Jean-Luc Mélenchon crie pour sa part à la manipulation et accuse notamment les sites d’extrême droite, comme Novopress, d’avoir propagé l’image. «C’est une polémique misérable !», s’agace Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de gauche. Il rappelle que l’interview a été réalisée vers 13h05, près d’une heure avant le début de la manifestation : «C’est une évidence: une heure avant la manif, il n’y avait pas encore de manif…».
Le conseiller de Paris reconnaît cependant que Jean-Luc Mélenchon a lui-même demandé à ses soutiens de se masser derrière lui, afin de «donner une dimension militante et politique» à l’interview. «Vous voulez qu’il se mette dans une cave avec une cagoule sur la tête ? Ça n’a aucun sens !», ironise-t-il. […]