Vivre sous une dictature… pour une émission de télé-réalité
En Suède comme ailleurs les jeunes se désintéressent de la politique. Pour tenter d’y remédier, la télé publique éducative suédoise SVT2, vient d’avoir une idée étrange : enfermer des jeunes et les faire vivre dans une dictature afin de leur faire comprendre l’essence de la démocratie. Le programme baptisé Le Dictateur (Diktatorn) est diffusé depuis fin octobre 2014 et a déjà réussi à créer un débat sur les limites de la liberté d’expression car un des participants à cette expérience est ouvertement raciste.
A première vue, Le Dictateur ressemble à un Loft Story sinistre. Quatre garçons et quatre filles, de 18 à 24 ans, qui ne se connaissent pas, pénètrent dans un hôpital désaffecté. Ils vont tenter d’y séjourner huit jours, isolés, sans téléphone mobile. Les chambres individuelles ressemblent à des cellules et la pièce de vie commune est quasi vide. Soumis au règne de l’arbitraire, ils ne savent pas ce qui les attend.
Privation totale de droits individuels
10 000 euros sont en jeu, mais personne (y compris le téléspectateur) ne sait quand et comment les empocher : le « Dictateur », invisible comme il se doit, fait la loi. Il communique ses ordres par messages écrits, signalés par une alerte lumineuse et sonore. Sa politique : priver les participants de liberté individuelle, de confort, de sommeil. Le premier jour, il demande aux participants de se défaire de leurs effets personnels. Que faut-il garder ? La brosse à dents, le maquillage ou le papier hygiénique ?
Le « guide », le seul autre être humain présent, s’assure que l’autorité du dictateur est respectée. Les jours suivants sont rythmés par l’exécution obligatoire de tâches répétitives et du couvre-feu. Le but de l’expérience : comprendre ce que signifie très concrètement d’être privé de ses droits individuels et observer la réaction de différents types de personnes à cette situation, entre soumission et rébellion.
Il est permis de douter des intentions apparemment louables des créateurs de ce jeu télévisé suédois
qui me donne l’impression qu’il s’agit de savoir jusqu’où « on » peut aller trop loin.
De ci de là des tests sont lancés, histoire de voir les réactions du bon peuple.
Les cris d’indignations ne sont que pour la forme, le fond subsiste et contamine les esprits, déjà prêts pour le saut du virtuel au réel...