Biodiversité marine en péril : l’étiquetage trompeurs des poissons
Une nouvelle étude a révèlé des étiquetages trompeurs sur les étalages des supermarchés concernant les variétés de poissons.
Un quart des poissons vendus comme étant de la morue ou de l’églefin dans les magasins et les supermarchés de Dublin en Irlande étaient en réalité d’une toute autre espèce. Ces résultats confirment ceux d’enquêtes comparables réalisées aux États-Unis, et conduisent à se demander si de tels systèmes imprécis d’étiquetage et de suivi ne sont pas la règle à l’échelle mondiale. Les résultats ont été publiés dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment.
Ces travaux ont été conduits par des écologistes irlandais, qui ont utilisé la technique de code-barre ADN pour identifier les espèces des poissons vendus dans les «fish and chip», les poissonneries et les supermarchés de 10 banlieues de Dublin, la capitale de l’Irlande. Ils ont extrait des tissus de morue et d’églefin fumés, frits, en beignets, frais et congelés, et comparé les séquences des gènes avec celles de plusieurs bases de données.
Ils ont découvert que 39 des 156 produits vendus sous l’étiquette «morue» ou «églefin» étaient en fait d’autres poissons. Pour les poissons fumés, la proportion d’étiquetage erroné s’élève à plus de 80% (28 échantillons sur 34). Environ un quart des échantillons de morue étaient vendus sous l’étiquette d’églefin (et réciproquement), de goberge (colin d’Alaska), de merlu blanc ou de morue bleue. Dans certains cas même, la morue du Pacifique a reçu l’étiquette de morue de l’Atlantique.
Ces résultats montrent clairement l’échec de la mise en place et de l’application de réglementations strictes pour l’UE, et cette situation pourrait contrarier les initiatives visant à laisser les stocks de poissons se reconstituer. Par exemple, en constatant une apparente abondance de morue (faussement étiquetée) sur le marché en Irlande, le consommateur pourrait croire à tort à son abondance dans la nature !
« La falsification de l’étiquetage des poissons s’accompagne de nombreux problèmes, par exemple celui de faire croire à la disponibilité du vivaneau rouge aux États-Unis en dépit de l’appauvrissement des stocks », ajoute-t-elle. « Les consommateurs pourraient penser que si la ‘morue’ est toujours sur les marchés et dans les restaurants en Irlande, sa situation en mer doit être bonne. »
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