Rôle de la délinquance dans la société néolibérale
D’après une étude récente la délinquance et le crime coûteraient 115 milliards d’euros par an à l’Etat français. Soit 5,6% du PIB, l’équivalent du coût annuel de l’Education nationale.
Parallèlement on assiste à une surenchère apparente de bonne déclaration contre la délinquance de l apart des politiques. Le président promet de faire la chasse aux mineurs délinquants et de lutter contre la violence scolaire. En réalité, depuis qu’il est aux manettes, les agressions ont bondi de 29%, selon les chiffres officiels. La délinquance des mineurs a grimpé de 25% en dix ans d’après l’Observatoire de la délinquance. Les émeutes et la violence dite « gratuite » prospèrent comme jamais.
La police semble démunie et recule dans certains quartiers. On assiste à une impunité telle qu’elle semble encourager encore les actes délictueux.
Alors on peut se poser la question : que se passe t il ?
L’état peut se dire que c’est une perte nette et qu’il vaudrait mieux éradiquer complètement cette délinquance pour que le pays retrouve sa prospérité et pourtant ce n’est pas aussi évident que ça d’un point de vue économique…
Prenons un exemple concret et réel lu en commentaire de l’article qui rapporte cette étude du cout lié à la délinquance :
« Je sors d’un commissariat pour une 2ème degradation de mon 2 roues qui me permet d’aller travailler, mon assurance ne me remboursera rien car le montant de ma franchise est égal aux frais de reparation,mon employeur decline toute rsponsabilte malgre que les degradations se passent durant ma journée de travail dans le garage de l’entreprise, j’ai du me rendre à 3 reprises au commissariat pour qu’enfin ils daignent prendre ma plainte….mais l’argent que je debourse regulierement pour les reparations n’est pas perdu pour tout le monde ainsi que l’argent que je verse à mon cher assureur… »
Ainsi, lorsqu’on cherche à quantifier les conséquence de la délinquance, on peut se baser bien sur sur ce que ça coute au final à la victime ou à l’état, mais on peut également constater que la délinquance, et en particulier les dégradations matérielles participent d’une certaine façon à l’économie.
C’est une des raisons pour lesquelles il n’est pas dans l’intérêt de l’état d’endiger outre mesure ce phénomène.
Je peux vous citer un texte intéressant qui conforte cette opinion : (Jean-Claude Michéa, « L’empire du moindre mal, essai sur la civilisation libérale », Climats, 2007…) ; « Pour donner une idée de l’univers mental dans lequel pataugent les économistes officiels, on peut se référer à l’exemple élémentaire imaginé par Jean Gadrey et Florence Jany-Catrice dans Les Nouveaux Indicateurs de richesse (La découverte, 2005, p.21) : « Si un pays rétribuait 10% des gens – notent ainsi ces deux auteurs – pour détruire des biens, faire des trous dans les routes, endommager des véhicules, etc., et 10% pour réparer, boucher les trous etc., il aurait le même PIB qu’un pays où ces 20% d’emplois (dont les effets sur le bien-être s’annulent) seraient consacrés à améliorer l’espérance de vie en bonne santé, les niveaux d’éducation et la participation aux activités culturelles et de loisir. »
Un tel exemple permet, au passage, de comprendre l’intérêt économique majeur qu’il y a, d’un point de vue libéral (et comme Mandeville est le premier à l’avoir souligné, dès le début du XVIIe siècle), à maintenir un taux de délinquance élevé. Non seulement, en effet, la pratique délinquante est, généralement, très productive (incendier quelques milliers de voitures chaque année, par exemple, ne demande qu’un apport matériel et humain très réduit, et sans commune mesure avec les bénéfices ainsi dégagés pour l’industrie automobile). Mais, de plus, elle n’exige pas d’investissement éducatif particulier (sauf, peut-être, dans les cas de la criminalité informatique), de sorte que la participation du délinquant à la croissance du PIB est immédiatement rentable, même s’il commence très jeune (il n’y a pas ici, bien sûr, de limite légale au travail des enfants).
Naturellement, dans la mesure où cette pratique est assez peu appréciée des classes populaires, sous le prétexte égoïste qu’elles en sont les premières victimes, il est indispensable d’en améliorer l’image, en mettant en place toute une industrie de l’excuse, voire de la légitimation politique. C’est le travail habituellement confié aux rappeurs, aux cinéastes « citoyens » et aux idiots utiles de la sociologie d’État.
De plus on pourrait rajouter qu’entretenir la délinquance contribue à renforcer l’idée de donner toujours plus de pouvoir à l’état pour faire baisser cette déliquance, alors que paradoxalement cette délinquance montre en réalité l’absence de pouvoir de l’état.
C’est en fait que le pouvoir de l’état se situe ailleurs. L’état y voit certainement son intérêt économique mais aussi un intérêt sur le contrôle des foules.
Qu’est ce qu’un voyou récidivant en toute impunité comme si il avait reçu un passe droit de la justice, sinon le pion servile et docile d’un état sans justice et sans loi, d’un état complice de cette voyoucratie ?
Quelle sont les répercussions sur les victimes de ce sentiment d’impunité ?
D’une part il a un rôle de retour à une croyance artificielle et inconsciente à un « destin » (« pourquoi ça m’est arrivé à moi ? » se disent les victimes) rôle jadis dévolu à la religion qui considérait qu’on était toujours punit pour une faute. Les délinquants deviennent les « diables » d’un dieu président. Jadis parler des tourments de l’enfer par les démons, cela permettait de « calmer » les foules dans la peur d’un chatiment plus grand encore et de la même façon que la religion totalitaire prospérait par les « chatiments virtuels » (car psychologiques) qu’elle infligeait au peuple, ainsi l’état néolibérale prospère par la culpabilisation inconsciente de la victime.
Dans l’état libéral, la victime est le maillon faible, broyée par un système qui ne voit en elle qu’un faire valoir de sa politique faussement humaniste. La victime ainsi soumise est désactivée de toute revendication, inhibée de toute potentialité aggressive. L’état néolibéral aux abois retrouve ainsi sa toute puissance en se servant de la dynamique déliquant/flic. La victime est ainsi prise en tenaille. De victime de la déliquance, elle devient également victime du flicage mis en place pour sois disant la protéger.
Ainsi les bus ont du être escortés à Tremblay. On imagine la réaction du gars qui doit aller tout les matins au boulot encadré par une escorte de CRS. Personnellement ça me ferait pas plaisir mais c’est ainsi, c’est pour la « bonne cause ».
Et puis il y a quelque jours on apprenait une chose étrange dans la presse mais curieusement très peu relayée par les médias officiels
« Les bus de la CIF desservant Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) ne sont plus escortés par des policiers, à la demande des chauffeurs, qui n’étaient pas satisfaits de cette mesure annoncée début avril par le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a-t-on appris mercredi.
« Ce n’était pas une bonne mesure de sécurité, ça excitait les jeunes plus qu’autre chose de voir des escortes derrière les bus », a dit à l’AFP Jérôme Ramchurn, secrétaire du CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) de la compagnie CIF (Courriers d’Ile-de-France), confirmant une information du Parisien. » Il faut préciser que des bus avaient été caillassés malgrès l’escorte de police d’où l’expression hypocrites « ça excitait les jeunes » comme si ces jeunes devaient se sentir agressés par les flics. C’est le monde à l’inversion des valeurs n’est il pas aussi une forme de conditionnement ?
Cela montre finalement, d’une part que les mesures prises par l’état se sont avérées innefficaces puisque le caillassage des bus a continué et d’autre part qu’un retour à la situation de départ (quartier sous l’emprise des caillasseurs) est la solution choisie (ou présentée comme telle) à l’unanimité par les victimes et l’état.
Un troisième moyen de contrôle fini donc par achever toute vélléité dans la population, c’est que la victime demandera finalement d’elle même l’arrêt de toute sanction la jugeant comme génératrice de plus de violence encore…
J’en reviens aux commentaires de l’article que j’avais lu en citant une remarque intéressante d’un gars sur le site de rmc :
« Et oui . Mais que faire ? Certains te diront que ce n’ est pas toi la victime mais eux . Ecoute certaines personnes du Show-biz , certaines associations ainsi que certains animateurs de radio ( sur RMC entre autre ). Apitoiements et excuses à gogo. »
Certains ont appelé cela « syndrome du Noctilien » (en référence à ce bus de nuit parisien dans lequel un jeune passager a été roué de coups, dernièrement) : il consiste à nier la gravité de certaines évidences, en détournant l’attention, si possible, sur la source du désordre. En l’espèce, pour cet étudiant qui n’a pas voulu voir une agression raciste dans ce qui lui est arrivé, les coupables sont celui qui a diffusé la vidéo de son passage à tabac et ceux qui l’ont commentée. Le politiquement correct raisonne de cette manière. (Ivan Rioufol)
Le « soft-power » et la « culture du compromis » ont imposé leur mode de pensée et sont désormais les fers de lance d’une culture qui se veut de plus en plus « diverse » et « ouverte » mais qui sombre peu à peu dans une violence légitimée par l’impunité, une violence sublimée qui s’en prend aux plus faibles à défaut de ne pouvoir s’en prendre aux plus forts…
Je vous laisse méditer sur tout ça avec le communiqué du parti de l’In-nocence.
« Le parti de l’In-nocence se demande ce qu’il y a de plus stupéfiant à propos des événements de Tremblay-en-France : leur violence même, qui consacre l’abdication de l’État et de ses services face à la sécession violente de territoires toujours plus larges et sans cesse renouvelés, ou bien la discrétion médiatique qui les entoure. Ce quasi-silence face à des faits de la plus extrême gravité, qui montrent à nu l’impuissance de l’autorité publique sur des pans entiers du sol national, ne peut avoir que deux explications : ou bien les jeunes sécessionnistes font déjà si peur et maîtrisent déjà tant de pouvoir que toute publicité apportée à leurs menées pourrait déclencher une commotion où l’unité même de la nation serait mise en question ; ou bien les attaques et incendies de moyens de transports en commun, aboutissant de fait à la paralysie voire à la disparition de ce service public, sont désormais si fréquents et si coutumiers, si parfaitement entrés dans les mœurs de la France contre-colonisée, si bien connus de tous et si généralement considérés comme des éléments normaux et constitutifs de la société multicuturelle et pluri-ethnique, qu’ils ne constitueraient plus des événements, et qu’il n’y aurait pas lieu d’en informer le pays à chaque occurrence : pareil climat social serait désormais une donnée acquise.
« Le parti de l’In-nocence s’étonne au demeurant que soient si nombreux parmi les jeunes contre-colonisateurs, alors qu’ils se plaignent sans cesse de l' »amalgame » entre eux-mêmes et la délinquance organisée, ceux qui choisissent précisément les opérations de police contre les divers trafics illicites dont leurs cités sont le théâtre comme prétexte aux manifestations extrêmes de leur nocence, comme s’ils tenaient à confirmer dans leurs actions les liens qu’ils démentent sans cesse en leurs discours ; et comme s’il était entendu une fois pour toutes que chaque opération de police contre les trafiquants présente un caractère de provocation à l’endroit de leur « communauté ». Or la prétendue « provocation », autre nom du trop fameux « manque de respect », est justement ce que les différents pouvoirs politiques sont sommés d’éviter en permanence, la moindre manifestation qui pourrait lui être assimilée — et c’est tout acte d’autorité sans exception, tout vestige affiché de souveraineté — portant en elle en permanence la responsabilité promise de troubles toujours plus graves et d’atteintes toujours plus marquées au pacte fondamental d’in-nocence entre les citoyens. »
Jean-Claude Michéa, L’empire du moindre mal, essai sur la civilisation libérale, Climats, 2007
http://www.rmc.fr/editorial/109988/combien-coute-la-delinquance/
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hzfzacnoXBIyECc7pMMCBN8UlTjg
http://www.in-nocence.org
témoignages de français qui subissent au quotidien…
http://rutube.ru/tracks/3228348.html?v=dcecc37db0859e21283071baf205153a&autoStart=true&bmstart=818
Argent public et argent sale (il reste quelques branches pourries à couper)
La directive européenne sur la lutte contre le blanchiment d’argent sale,qui date de 2005( !), reste lettre morte pour les gouvernants français.Ce refus est un puissant encouragement aux trafics en tous genres,à commencer par le trafic de drogue et leurs gros bonnets.Il faudrait que le gouvernement français « transpose » la directive en question,c’est-à-dire qu’il l’applique.Mais le gouvernement français ne veut pas.On ne comprend pas du tout pourquoi.C’est probablement pour des raisons techniques.Il est vrai que M.Daniel Bouton,ancien conseiller technique du cabinet de M.Papon et plus récemment patron de M.Jérôme Kerviel,après avoir coulé la Société Générale,aurait peut-être quelque raison de s’inquiéter de ladite directive.Il est vrai aussi qu’un des principaux conseillers de l’actuel gouvernement,M.Le Pen,se réclamait ouvertement de l’attitude « mains propres et tête haute »qui fait sourire n’importe quel démocrate ou n’importe quel républicain.De qui se moquent « nos » dirigeants ?