Parapsychologie : un nouveau modèle de la conscience pour expliquer le préssentiment
Des expériences de parapsychologie se sont intéressées à l’évaluation du « pressentiment », au sens de pré-sensation, que les Anglo-Saxons appellent « gut feeling »(traduisible familièrement par « sensation dans les tripes ») et relient à la notion d’intuition, voire de précognition, et donc de voyance.
Ces expériences consistaient à mesurer la réaction physiologique inconsciente – en l’occurrence la modification de conductivité de la peau – de sujets à qui l’on présentait des images soit neutres soit chargées émotionnellement. La conductivité de la peau varie très finement selon l’émotion qui entraîne une micro-transpiration des mains.
Une anticipation inconsciente
Selon les chercheurs; il existerait une anticipation inconsciente.
Ces expériences, conçues à la base par l’Américain Dean Radin et reproduites par d’autres, ont montré sans ambiguïté que non seulement le sujet réagit selon la nature de l’image qu’on lui présente, mais qu’en plus il anticipe inconsciemment cette nature. Ainsi, une image chargée émotionnellement entraînera une pré-réaction significativement plus importante qu’une image neutre.
Un modèle de la conscience prenant en compte sa dimension atemporelle
Selon ces données, le chercheur Dick Bierman a franchi le pas en proposant un modèle conçu à partir de ses nombreuses observations, en particulier dans le domaine du « pressentiment.
Lors de la journée francophone du congrès de la Parapsychological Association organisée par l’Institut métapsychique international à Paris en juillet dernier (voir article page 22), Dick Bierman a présenté ses travaux les plus récents, assortis de réflexions pour le moins iconoclastes de la part d’un docteur en physique. Car son modèle repose sur la notion de « rétrocau-salité », c’est-à-dire un effet qui s’effectuerait à rebours de la flèche du temps ! « Dans tout le formalisme de la physique moderne, il existe une symétrie temporelle, explique-t-il. Tous les phénomènes sont symétriques par rapport au temps, et tout calcul a donc deux solutions : une solution avancée (antérieure à la mesure) et une retardée (postérieure). Mais l’immense majorité des physiciens n’y voient qu’une particularité mathématique qui n’a pas de correspondance dans la réalité. En effet, ils n’observent pas de solution avancée dans leurs expériences de physique, mais ûs travaillent sur des systèmes physiques simples comparés aux êtres humains. Olivier Costa de Beauregard a fait cette réflexion il y a plus de quarante ans, et John Wheeler a proposé une explication pour justifier que l’on n’observe pas la solution avancée dans la plupart des mesures physiques. Ce serait lié à la nature de la conscience qui est elle-même immergée dans le cosmos, et donc soumise à la flèche du temps. »
Rétrocausalité
Bierman a donné à ce phénomène de la conscience humaine le nom d »Interférence rétroactive » ou « rétrocausalité »
Une autre série d’expériences a permis d’illustrer ce principe. Chacun connaît l’effet qui consiste à percevoir sous deux angles possibles la figure d’un cube dessiné en trois dimensions mais « en transparence ». On parle de perception bi-stable pour désigner le fait que l’on peut percevoir alternativement le cube comme « du dessus » ou bien « du dessous ». L’expérience consiste pour le sujet à laisser varier sa perception entre les deux cas de figure, puis de presser un bouton lorsque la vision se stabilise « du dessus », et de presser à nouveau lorsqu’elle repasse « du dessous ». On mesure la durée de la perception stable « du dessus » et on tente de l’influencer en présentant immédiatement après au sujet une image du cube, mais cette fois en supprimant la transparence, de sorte que la perception est « forcée » dans un sens ou dans l’autre. Or, que constate Bierman ? Une « interférence rétroactive », c’est-à-dire que la durée de la perception « du dessus » est significativement plus courte lorsqu’on présente ensuite la vue opaque « du dessous », « comme si le stimulus avait une influence à rebours dans le temps pour contrecarrer la stabilité de la perception du dessus », explique Dick Bierman. Cette expérience a été conçue pour ne pas faire intervenir le facteur émotionnel, poursuit-il, « même si l’expérimentateur peut en éprouver lui-même à la vue des résultats ! ».
Au final, le modèle de Bierman suppose que la conscience elle-même, en tant que système physique complexe, permet de restaurer la symétrie temporelle dans ces expériences. Mais cette approche théorique aurait surtout le mérite de rendre compte aussi bien des expériences de perception extrasensorielle que des vécus quotidiens liés à l’intuition et au pressentiment. Des chercheurs ont en effet constaté que les trains qui déraillent ou les avions qui s’écrasent sont statistiquement moins remplis que les autres, certaines personnes différant leur voyage au dernier moment sans raisons particulières…
NEXUS 70 septembre-octobre 2010
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