Matrice de la conversation : Non mais c’est vrai !
Le livre « les mots qui polluent les mots qui guérissent” de Joseph et Caroline Messinger regorge de perles de sémantique du langage dit “moderne” voir “branché” et de la façon dont il nous bouffe le cerveau, nous vampirise et finit par nous intoxiquer sans que nous le sachions puisque bien évidemment nous finissons par tous parler comme notre voisin et donc par nous auto-intoxiquer… En voici un exemple …
« Non mais c’est vrai »
Il dit la vérité à son corps défendant…
« Non ! Non ! Mais c’est vrai. » Quand j’ai entendu la phrase, il était déjà trop tard. Elle m’avait échappé. Partir du négatif en passant par le « mais » castrateur pour finir par approuver, c’est du grand écart facial typique des tempéraments boulimiques (voir fiche précédente). Je ne fais pas référence à la boulimie de la mauvaise bouffe mais à celle, plus générale, du tempérament hyperactif. Les alcooliques de travail, les passionnés, les collectionneurs, les fanatiques appartiennent tous à la grande famille des boulimiques. Ils avalent le temps, les Kilomètres, les raretés ou les idoles pour remplir le vide affectif dont ils souffrent. « Non, mais c’est vrai » est un de leurs refrains favoris.
Les mots qui guérissent
Prendre conscience de cette contradiction verbale chaque fois qu’elle s’exprime est un premier pas indispensable pour enrayer la perte énergétique colossale que le tempérament boulimique hyperactif impose à ses victimes. Car nous sommes bien en présence d’un comportement de dépendance ou de fuite en avant. Le boulimique hyperactif refuse d’affronter la vacuité de son présent, il idéalise un avenir rempli, comblé, rassasié de toutes les bonnes choses qui lui ont été refusées par le passé. Retrouver les marques du présent est une angoisse fondamentale. Il devra pourtant bien s’y résoudre s’il veut construire une vraie forteresse affective et se débarrasser des affirmations négatives ou des négations affir-[matives dont il fait un usage plus qu’abusif. « Oui, c’est vrai ! Non, ce n’est pas vrai ! », répétez-vous cette phrase mentalement une dizaine de fois chaque fois que vous vous surprendrez à inverser les données par accident : « Non, c’est vrai » ou « Oui, ce n’est pas vrai ».
Concernant les mots qui guérissent, sans aucun doute c’est Dominique Camus!!, hors sujet bien sur :