Politiques et Internet, entre censure et contôle …

Internet dérange car il permet une libre communication des idées entre les individus… le contrôle des individus échappe alors aux pouvoirs politiques…
Internet dérange les hautes sphères car il permet de démultiplier une opinion minoritaire que le contrôle des médias traditionnels avait réussi à verrouiller.
Un exemple éclatant fut celui du NON à la Constitution européenne en 2005 où, en choeur, les medias scandaient le oui comme acquis.
Après avoir débarqué en fanfare dans la blogosphère en 2007 appuyé par des médias complaisant ils peinent un peu actuellement à faire passer leurs idées face à l’effet de résonnance de leurs contradiction engendré par la toile…
Avec des lois tels qu’Hadopi, qu’est ce qui leur interdira, d’ici quelques mois, de déclarer l’auteur d’un blog, d’un site web rebelle, un site interdit et devant être filtré par tous les FAI.
Face à la « menace Internet », ce nouveau contre pouvoir, les politiques se montrent méfiant et s’organisent …

Dans un petit film parodique, la troupe des joyeux drilles d’Action discrète a tenté d’imaginer ce que pourrait devenir le quotidien de l’homme politique du futur.

Une fiction ? pas si sur que ça …

Voici par exemple une news du vendredi 21 mars 2008 (AFP)

« Sarkozy : un chargé de mission Internet sème la controverse
La nomination par le président français Nicolas Sarkozy d’un «chargé de mission au service Internet», qui surveillera ce qui est écrit à propos de lui sur le Web, sème la controverse dans la blogosphère française, rapporte l’Agence France-Presse (AFP).

Nicolas Princen, un jeune militant UMP de 24 ans, travaillera auprès de Franck Louvrier, le conseiller pour la presse et la communication de Nicolas Sarkozy, a indiqué l’Élysée.

Princen devra colliger l’ensemble des informations qui circulent sur le Web à propos du président de la République et ensuite faire un compte-rendu à ses supérieurs. Diplômé d’HEC et de l’École normale supérieure, le jeune homme fait partie du département des communications de l’Élysée depuis 2007. »

Les autorités britanniques semblent chercher par tous les moyens à s’arroger un droit de regard sur les communications électroniques de ses citoyens.

Après avoir proposé il y a quelques semaines de collecter les données des sites de réseaux sociaux, le gouvernement récidive en proposant cette fois de créer une base de données pour recueillir les données téléphoniques et Internet. Cette idée a été émise par la ministre de l’Intérieur, Jacqui Smith, pour qui de telles informations peuvent servir dans la lutte contre le terrorisme et d’autres firmes de crimes. Un argument souvent employé pour défendre des projets liberticides.

L’année dernière, le gouvernement britannique a déposé un projet de loi de surveillance de masse des flux de données nommé Intercept Modernization Programm, dans lequel figure la création de cette base de données….

Et une petite dernière pour la route pas plus tard qu’hier …
En France, le simple transfert d’un e-mail a coûté sa place à un responsable de la stratégie du site Internet de TF1. En quelques jours, Jérome Bourreau-Guggenheim, la trentaine, a été licencié. Motif : sa prise de position sur la loi Hadopi, dite « Création et Internet », un texte visant à réprimer le piratage et défendu par la ministre de la Culture Christine Albanel.

Voilà plusieurs semaines, par l’intermédiaire de son e-mail personnel – Gmail, et non celui de TF1 -, Jérôme écrit à sa députée, l’UMP Françoise de Panafieu. Il lui dit son attachement à la lutte contre le piratage, mais aussi son opposition au dispositif de sanctions contre les internautes prévu par le texte.

Dans la lettre de licenciement de son ex-collaborateur, TF1, qui, a réagi jeudi soir à cette affaire en justifiant le licenciement de son salarié , fait pourtant clairement mention du rôle joué par le ministère de la Culture dans cette affaire, indiquant, en toutes lettres : « Cette correspondance nous est parvenue via le cabinet du ministre de la Culture qui l’a adressée le jour même à la société TF1″…

La loi Hadopi
La loi Hadopi, rebaptisée “Loi Création et Internet”, prévoit de mettre en place une Haute Autorité chargée d’avertir d’abord et de sanctionner ensuite les internautes qui ne respecteraient pas les droits d’auteur sur Internet. La prévention consistera en deux avertissements, et la punition en un retrait de l’accès internet au troisième téléchargement illégal d’un contenu sous licence. Pourquoi, cependant, le gouvernement français désire t-il si ardemment remplacer la loi actuelle (qui incombe à une personne jugée coupable de téléchargement illégal une peine de 3 ans de prison et 300 000€ d’amende, dans le plus extrême des cas), par cette loi Hadopi rejetée à l’unanimité par le Parlement le jeudi 9 avril 2009, puis ressuscitée et en voie d’être votée le 12 mai prochain ? Ne se cacherait-il pas, comme souvent, quelque chose d’autrement plus dangereux pour les libertés individuelles derrière cette mesure apparemment anodine ?

French Connection v2 || Loi Hadopi

Site source : http://www.kassandre.org

Réalisateur : Galeop & Zwibir
Production : ZdZ Production

Explications en images de la loi Hadopi (connue également sous le nom plus prétentieux de « Création et Internet ») dont le vote par les députés a eu lieu en Avril 2009. Sous prétexte de défendre la création, ce sont nos libertés qui sont piétinées…

Ce film est sous licence Creative Commons By Nc Nd