En étant « multitache » on devient une tache !
Les personnes qui sont régulièrement bombardées d’informations électroniques en grande quantité sont moins concentrés, ont moins de contrôle sur leur mémoire et ont plus de mal à passer d’une tâche à l’autre que les individus qui préfèrent effectuer une tâche à la fois, selon une étude réalisée par des chercheurs de l’université de Stanford.
Qui ne connaît pas de «jongleur technologique», ces personnes qui ont en permanence plusieurs conversations par email et pat chat, qui écrivent des SMS tout en regardant la télévision ou surfent sur Internet en faisant leurs devoirs?
Après avoir fait passer trois tests à une centaine d’étudiants, les chercheurs ont trouvé que ces personnes «multitâches» paient un prix mental. «Quand ils ne sont pas dans des situations où ils reçoivent de nombreuses informations venant du monde extérieur ou de la mémoire, ils [les «jongleurs technologiques»] ne sont pas capables d’ignorer les informations qui ne sont pas utiles à leur objectif actuel, explique Wagner, un professeur de psychologie associé. Cette incapacité à filtrer fait qu’ils sont ralentis par les informations superflues.»
Une étude réalisée par deux psychologues de l’université de l’Utah et reprise par le site io9 prouverait pourtant que la plupart des gens qui se revendiquent «multitâches» sont ceux qui sont en fait le moins doués pour ça.
Comment les chercheurs en sont-ils arrivés à cette conclusion?
Ils ont demandé à 310 étudiants d’évaluer leur propension au «multitasking» sur une échelle de 0 à 100. Puis les chercheurs leur ont demandé de répondre à une enquête: les étudiants devaient par exemple évaluer le temps passé sur leur téléphone portable quand ils sont au volant. Finalement, les étudiants ont passé un test du nom d’Operation Span (OSPAN) «pour évaluer leurs capacités réelles à faire plusieurs tâches en même temps», comme le décrit io9.
Au final, après analyse des résultats, les chercheurs ont découvert que 70% des participants se sont notés au-dessus de la moyenne et que «les personnes qui ont réalisé les meilleurs résultats au test OSPAN –nous parlons ici des 25% de la tranche supérieure– ont été jugés les moins susceptibles d’effectuer plusieurs tâches, et les plus susceptibles à ne faire qu’une chose à la fois».
Au final, toujours selon io9 «les personnes qui se considèrent comme très multitâches ont tendance à être impulsives, à la recherche de sensations et trop confiantes dans leur capacité à jongler avec plusieurs tâches en même temps».
Autre constat sur le «multitasking» repris par le Chicago Tribune en août 2010 et dont nous vous avions déjà parlé: une étude effectuée par des chercheurs de l’université de Londres basée sur 1.100 salariés britanniques soumis au «multitasking électronique», établit que le quotient intellectuel de ceux-ci diminuerait de manière plus significative que celui de fumeurs de cannabis ou d’adeptes de nuits blanches.
http://www.slate.fr/story/9775/le-multitache-nest-pas-bon-pour-le-cerveau
http://www.slate.fr/lien/67581/multitache