Nanos technologies, maxi servitude : des citoyens se révoltent à Lyon
Comme à Grenoble, en décembre, et à Rennes, le 15 Janvier dernier, des militants anti-nanotechnlogies ont fortement perturbé la tenue du débat public sur ce thème hier à Lyon.
La présence d’agents de sécurité privés n’a pas empêché les troubles. Dès que Jean Bergougnoux, président de la Commission particulière du débat public, a pris la parole pour ouvrir la réunion, peu après 19 h 30, une centaine de manifestants, qui représentaient plus de la moitié du public, ont commencé à applaudir, siffler et hurler tout en déployant des banderoles « Les nanos, c’est pas vert, c’est totalitaire / Débat bidon, démocratie en toc ». Exactement comme ils l’avaient fait à Grenoble, d’où sont originaires ces militants du groupe « Pièces et Main d’œuvre » qui combat le « nanomonde ».
Après de vaines négociations, le président de la commission a déploré ces actes « d’essence totalitaire » et estimé que la seule solution était de suspendre le débat. Tandis que les experts se retiraient, la tension est montée dans la salle entre les manifestants et d’autres participants, certains en venant presque aux mains. Courageusement, deux membres de la Commission ont continué à faire face aux militants, sous les huées et les boulettes de papier, leur expliquant « on vous a entendu (…) cela sera repris dans nos comptes rendus » et justifiant l’utilité du débat public. Les manifestants ont finalement quitté l’ENS vers 20 h 20. Seule une trentaine de personnes est restée pour participer au débat qui s’est engagé quelques minutes plus tard, via des webcams et des micros, avec les experts, repliés au Sofitel. Très informés sur le sujet, les participants lyonnais se sont montrés inquiets sur les effets cancérigènes des nanoproduits – avec de nombreuses comparaisons avec l’amiante -, sur leur élimination et sur les dérives de leur utilisation dans le domaine militaire ou pour surveiller les citoyens. Les experts de l’Inserm, des HCL, du CEA, de l’Afsset et de l’Institut des nanotechnologies de Lyon ont essayé de se montrer rassurants, notamment en mettant en avant leur « éthique », comme le Dr Claire Billotey, médecin nucléaire, ou en expliquant, comme Eric Quemeneur, toxicologue au CEA, que « les découvertes scientifiques étaient encadrées ». Mais ils ont aussi reconnu qu’il existait des études défavorables sur la toxicité et qu’il restait beaucoup à faire en terme de connaissance. Après avoir justifié la participation de France nature environnement au débat, « pour que l’on parle » du sujet, Alain Chabrolle (Frapna) a estimé que l’épidémiologie était une science sinistrée en France, en citant l’exemple des PCB. Il s’est aussi montré sceptique sur les « garde-fous » et a regretté que l’on ne se soit pas posé comme question préalable : « A-t-on vraiment besoin des nanoproduits ? »
Débat nanotechnologies à Lyon
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