2016 : l’année où l’on reprogrammera le génome humain
Quand le Pentagone, le ministère américain de la Défense, s’intéresse à un domaine de la science, mieux vaut s’y intéresser aussi. Au mois de septembre, l’agence de défense pour les projets de recherche de pointe, la DARPA, a offert 32 millions de dollars à un labo du MIT, le Broad Institute Foundry, pour développer dès 2016 la « biologie synthétique », une des frontières les plus prometteuses et les plus controversées de la science. Un éditeur génomique nommé CRISPR, mis au point en partie par la chercheuse française Emmanuelle Charpentier, est devenu en 2014, un outil utilisé dans le monde entier.
Cette année, des chercheurs chinois ont reprogrammé un embryon humain et éliminé les gènes qui auraient pu causer une maladie du sang. Mais CRISPR peut aussi servir à renormaliser des OGM.
En 2016, les comités d’éthique de la recherche se pencheront sur une technique révolutionnaire qui pourrait permettre d’éliminer ou de modifier les gènes d’une espèce vivante, et même d’en ajouter. L’histoire remonte à 1987, quand des chercheurs japonais ont découvert dans le génome de la bactérie E. coli des séquences de l’ADN que d’autres chercheurs sont par la suite parvenus à exploiter afin d’«éditer» un génome.
Depuis, la recherche progresse à la vitesse de l’éclair. Les essais conduits sur des rats et des primates sont prometteurs. En 2015, des scientifiques chinois ont annoncé avoir testé cette technique sur des embryons humains pour en éliminer des gènes défectueux. Mais plusieurs chercheurs réclament un moratoire sur ces études.
http://www.lactualite.com/societe/on-narrete-pas-le-progres/
http://www.lopinion.fr/edition/autres/reprogrammer-cellules-93342