Annonce d’une crise systémique globale

Avec la crise financière actuelle, il ne fait pas de doute que nous sommes devant une crise structurelle, correspondant à une rupture de la pertinence logique et de la cohérence dynamique de l’ensemble du système, le bug boursier annoncé depuis quelque temps déjà vient de ce produire ces derniers jours. Les marchés mondiaux ont perdu leurs repères avec la crise financière qui n’en finit plus de faire des ravages. En début de semaine, un vent d’espoir avait soufflé après une série de mesures musclées. C’était oublier un peu vite qu’en dépit d’une possible stabilisation sur le front bancaire, la récession va sévir et étendre l’impact de la crise à l’économie dite “réelle”…
Même en France on nous prédit des lendemain qui déchante… Selon le chef du gouvernement François Fillon, la crise est encore devant nous et, précise t il, « on n’est pas à l’abri d’un accident systémique, c’est-à-dire un accident qui est entraîné par le fait que certaines banques peuvent avoir une part importante de produit toxique dans leur bilan »…

UN JEUDI NOIR
Ce jeudi qui n’est pas sans rappeler le jeudi noir du 18 Octobre 1929, c’est de nouveau la débandade à la clôture des marchés. Les marchés asiatiques replongent dans l’abîme jeudi, paniqués par l’effondrement de Wall Street et le spectre de la récession, alors que les Européens réclament un sommet mondial pour réformer le système financier.
À la cloche, le CAC 40 plonge de 5,92 % à 3.181 points dans un marché toujours affolé par la dégradation de l’économie américaine. À la Bourse de Francfort, le Dax perd 4,91 %. À Londres, le Footsie baisse de 5,35 % et le MIB 30 à Milan s’effondre de 6,78 %. Wall Street quant à elle, plonge dans l’abîme. La nuit dernière, New York a connu sa pire journée depuis 20 ans, miné par la détérioration de l’économie américaine au bord de la récession. Son indice vedette, le Dow Jones, s’est effondré de 7,87 %. Le Nasdaq, qui regroupe les valeurs technologiques, a, lui, perdu 8,47 %. Même l’action coordonnée de sept banques centrales pour baisser leur taux n’arrive pas à ramener la confiance sur les marchés.
Les places asiatiques sont aussi au bord du gouffre. L’indice Nikkei de Tokyo a terminé sur une descente vertigineuse de 9,38 %, le pire krach enregistré par le marché tokyoïte depuis le « lundi noir » de 1987.Les autres marchés d’Asie subissent la même descente aux enfers. Séoul abandonne 9,4 %, Shanghai 4,25 %, Sydney 6,7 % et Bombay 2,11 %.
La Bourse de Hong Kong a fini à – 4,8 % en clôture sur fond d’inquiétudes sur l’économie. « C’est clairement la panique et celle-ci va durer. Les marchés d’actions ont fondamentalement changé. Vous n’avez pas besoin de monter dans un train qui peut s’écraser brutalement n’importe quand », prophétise Clifford Bennett, économiste en chef chez Sonray Capital Markets à Melbourne, en exhortant ses clients à s’abstenir de s’exposer en Bourse.

OU EST PASSE L’ARGENT ?
Ces milliard engloutit dans la crise, quels sont ceux qui l’ont récupéré ? Il ne s’est pas envolé ! Et s’il était virtuel alors la crise est virtuelle ? Mais non, notre quotidien le prouve, il n’y a plus d’économie, plus de crédit… Ces banques qui vous méprisent, gardent le peu de votre argent que vous avez et demandent de plus en plus de garanties pour faire des opérations scandaleuses, enrichissantes afin de récolter des bénéfices dont vous serez exclus.

En plus de la crise qui tourne en détresse généralisée due à l’opacité et à la dérégulation du système causées par les maîtres de la manipulation des tas de papiers qui ne différent que par la couleur et la valeur fictive qu’ils comportent ; il ne faut pas oublier qu’il y a plus de 72 paradis fiscaux dont les banques sont les bénéficiaires potentiels en contribuant directement à mettre le système économique et financier à genou, car le transfert des ressources vers ces lieux contribue illégalement à enrichir les uns et appauvrir les autres. Lesquels maîtres de la manipulation ont tout le doigté et le pouvoir pour manipuler, aussi, les politiciens, et le tout est dans une coquille loin de la réalité amère que vivent les peuples. Les uns s’enrichissent uniquement par la ruse, l’opacité et la manipulation du papier aux dépens de ceux qui suent en restant pauvres. L’injection des sommes colossales ne peut régler la crise tant que la transparence bancaire, les paradis fiscaux, le secret bancaire, la dérégulation ne sont bannis à jamais du système économique et financier, en donnant tout le droit de regard à tous les contribuables, grands et petits, qui participent à la richesse mondiale.

La nullité des réponses de nos responsables politiques internationaux à la crise boursière est proportionnelle à leur méconnaissance des fonctionnements des échanges internationaux. Qui fabrique quoi ? où ? quand ? comment ? pourquoi ? Qui gagne beaucoup d’argent ? Comment ? Qui profite d’une crise ? Quelle qu’elle soit ? Qui profite de la crise boursière ? Car dans une crise il y a toujours des grands gagnants et de fait de grands perdants. Quels sont les dessous politiques de cette crise ? Une élection dans un pays déjà en crise ? Qui veut influencer le débat, les promesses, les accords préélectoraux des grands candidats ? Quelles sont les très grandes fortunes qui ont tout à gagner ou à perdre dans cette future élection ? La bourse n’est qu’un outil d’influence. La chute de l’économie, voire la récession, sont contrôlées par quelques « plus grandes fortunes internationales » qui représentent 95 % de l’économie mondiale concentrés sur 5 % de la population de l’univers. L’augmentation considérable des matières premières pour des raisons occultes, l’augmentation du chômage par des délocalisations vers des pays à main-d’oeuvre surexploitée pour des raisons de maintien des profits faramineux des entreprises…
Ces quelques riches qui détiennent l’argent du monde « ont déclaré une  » bataille économique et financière sans précédent ». Ils se jouent des politiques, car ils connaissent leur incapacité à réagir lors de leurs attaques. Ils détiennent l’arme fatale « l’argent », et tous les outils qui l’accompagnent pour le gagner. Ils pensent arrêter la crise quand tous les grands responsables politiques et les futurs élus auront mis pied à terre. Mais gagneront-ils cette bataille ? Non si tous les peuples du monde font front en s’unissant et les obligeant à partager une partie de leurs énormes capitaux investis dans des placements spéculatifs, ou au fond de coffres bancaires, dans l’immobilier des sites ou villes à hauts revenus, dans les pays paradis fiscaux, dans les matières premières, dans l’agro-alimentaire…
Si tous les chefs de gouvernements n’apportent pas une réponse socio-économique importante pour calmer les esprits « anxieux » qui n’ont plus confiance en rien cette « bataille socio-économico-financière » risque de dégénérer. Au profit de qui ? au détriment de qui ? pour combien de temps ?

RECESSION AUX USA
Parallèlement les premiers signes de la récession commencent à apparaître aux USA. on annonce aux Etats-Unis la plus forte baisse de la production industrielle depuis décembre 1974. La production industrielle aux Etats-Unis a chuté en septembre, enregistrant une baisse de 2,8%, soit son recul le plus prononcé depuis décembre 1974, a indiqué jeudi la Réserve fédérale américaine. La récession américaine sera plus dure que prévu et risque d’entraîner l’ensemble de l’économie mondiale dans une dépression sans équivalent depuis le premier choc pétrolier, selon les économistes d’UBS. Andreas Hoefert, chef économiste d’UBS Wealth Management and Business Banking, a dit ne pas entrevoir de sortie de crise avant la mi-2010 au mieux. « Nous sommes en récession aux Etats-Unis, il n’y a pas photo, nous sommes probablement en récession dans l’ensemble de l’Europe, c’est une première depuis la création de l’euro, et nous sommes inquiets pour ce qui concerne les économies asiatiques », a-t-il dit. Un ralentissement marqué de la part de la Chine et de l’Inde pourrait faire reculer la croissance mondiale sous 3%, voire sous les 2,5%, un seuil en-dessous duquel les économistes parlent de récession mondiale. « Ce serait un événement générationnel car la dernière récession globale remonte aux années 1970 », a souligné Andreas Hoefert.

L’ETE 2009 SERA CHAUD
Selon le Laboratoire Européen d’Anticipation politique Europe 2020 (LEAP/E2020 -www.europe2020.org) l’été 2009, le gouvernement américain sera en cessation de paiement et ne pourra donc pas rembourser ses créditeurs (détenteurs de Bons du Trésor US, de titres de Fanny Mae et Freddy Mac, etc.). Cette situation de banqueroute aura bien évidemment des conséquences très négatives pour l’ensemble des propriétaires d’actifs libellés en dollars US. Selon notre équipe, la période qui s’ouvrira alors deviendra propice à la mise en place d’un « nouveau Dollar » destiné à remédier brutalement au problème de la cessation de paiement et de la fuite massive de capitaux hors des Etats-Unis.
Ce processus découlera des cinq facteurs suivants :

1. L’évolution récente, à la hausse, du Dollar US est une conséquence directe et provisoire de la chute des bourses mondiales

2. Le « baptême politique » de l’Euro vient juste d’avoir lieu donnant une alternative « de crise » au Dollar US, en tant que « valeur-refuge » crédible

3. La dette publique américaine s’enfle de manière désormais incontrôlable

4. L’effondrement en cours de l’économie réelle des Etats-Unis empêche toute solution alternative à la cessation de paiement

5. « Forte inflation ou hyper-inflation aux Etats-Unis en 2009 », là est la seule question.

Mais on peut déjà se faire une idée de l’évolution à venir en regardant l’Islande que notre équipe suit à la loupe depuis début 2006. Ce pays constitue en effet un bon exemple de ce qui attend les Etats-Unis, et également le Royaume-Uni. On peut considérer, comme d’ailleurs bon nombre d’Islandais aujourd’hui, que l’effondrement du système financier islandais est venu du fait qu’il était surdimensionné par rapport à la taille de l’économie du pays.

Car il y a bien un « monde de l’après-Septembre 2008 ». Il est désormais évident que ce mois restera dans les livres d’histoire de l’ensemble de la planète comme celui « datant » le déclenchement de la crise systémique globale ; même s’il ne s’agit en fait que de la phase de « décantation », la dernière des quatre phases de cette crise identifiée dès Juin 2006 par LEAP/E2020. Comme toujours quand il s’agit de grands ensembles humains, la perception du changement par le plus grand nombre n’intervient que lorsque le changement est en fait déjà bien engagé.

En l’occurrence, Septembre 2008 marque l’explosion majeure du « détonateur financier » de la crise systémique globale. Selon LEAP/E2020, ce second semestre 2008 est en effet le moment où « le monde plonge au cœur de la phase d’impact de la crise systémique globale ». Ce qui veut dire pour nos chercheurs qu’à la fin de ce semestre, le monde entre dans la phase dite de « décantation » de la crise, c’est-à-dire la phase où l’on voit les conséquences du choc se mettre en place. C’est de facto la phase la plus longue de la crise (entre trois et dix ans selon les pays) et celle qui va affecter directement le plus grand nombre de personnes et de pays. C’est l’étape qui va voir également se dégager les composantes des nouveaux équilibres mondiaux…

Ainsi, comme nous l’avons répété à plusieurs reprises depuis 2006, cette crise est beaucoup plus importante, en termes d’impact et de conséquences, que celle de 1929. Historiquement, nous sommes tous les premiers acteurs, témoins et/ou victimes d’une crise qui affecte toute la planète, avec un degré sans précédent d’interdépendance des pays (du fait de la globalisation de ces vingt dernières années) et des personnes (le degré d’urbanisation, et donc de dépendance pour les besoins de base – eau, nourriture, énergie, … – est aujourd’hui sans précédent dans l’Histoire). Cependant, le précédent des années 1930 et ses terribles conséquences destructrices semblent à nos chercheurs assez présents dans les mémoires collectives pour nous permettre, si les citoyens sont vigilants et les dirigeants lucides, d’éviter un bis repetita conduisant à une (ou des) conflagration(s) majeure(s).

Europe, Russie, Chine, Japon,… constituent sans aucun doute les acteurs collectifs pouvant d’assurer que l’implosion en cours de la puissance dominante de ces dernières décennies, à savoir les Etats-Unis, ne conduise pas la planète dans une catastrophe…

Dans le Golfe aussi, l’affolement gagne les Bourses des riches monarchies pétrolières après trois journées consécutives de repli : – 7,5 % en Arabie saoudite, – 8,3 % au Qatar… L’Opep a annoncé jeudi qu’elle avançait sa réunion extraordinaire consacrée aux conséquences de la crise financière sur les marchés financiers, au 18 novembre, au lieu du 24, à Vienne. Cette réunion doit permettre de parler « de la crise financière, de la situation économique mondiale et de leurs conséquences sur le marché pétrolier ».
L’anticipation d’une baisse marquée de la demande pétrolière pèse aussi lourdement sur les cours du brut, revenus à leurs niveaux de l’été 2007, lorsqu’avait éclaté la crise du crédit.

L’Opep a réduit ses prévisions de demande pétrolière mondiale pour 2009, ce qui pourrait fournir des arguments aux partisans d’une baisse des quotas de production lors de la réunion ministérielle du cartel, avancée au 24 octobre au lieu de novembre initialement.

L’on voit très bien vers quoi tout cela nous amène inéductablement. A la lecture de l’Histoire, les crises économiques ont souvent précédé le bruit des armes…
On a beau essayer de positiver, il semblerait qu’on s’achemine doucement vers un conflit majeur quelqu’en soit la forme qu’il prendra car il sera peut-être nécessaire et souhaitable pour certain de remettre de l' »ordre » ici-bas peut être même avant que la colère du peuple ne parvienne à son terme …