La face cachée du rire
On dit souvent que le rire est le propre de l’homme mais il pourrait n’être que le reste d’un comportement animal archaïque lié à l’aggressivité (ouverture des mâchoires) et à l’instinct de domination qui en découle (manifestation physique de l’aggressivité, menace d’autrui). Ce comportement se manifesterait de manière implicite et l’aggressivité sublimée se traduira par un défoulement psychique lié entre autre à la moquerie. Celle ci rejoint l’instinct de dominance par illusion de toute puissance qui produit la dérision automatique.
Au delà de l’aspect ludique qu’il évoque, le rire en société constitue en réalité un critère majeur de dominance reconnu par tous. Il serait même toujours la marque d’une agression. Si dans un groupe professionnel, le chef hiérarchique rit, tous les subordonnées l’accompagneront, plus ou moins spontanément. Il n’en est pas de même si le moqueur est un subordonné : son humour pourra même être considéré comme une atteinte à l’ordre établi et le risque est grand que son chef lui en tienne rigueur.
Cela se retrouve également dans les environnements tribaux qui survivent de nos jours et il en était très probablement de même au sein des sociétés de chasseurs cueuilleurs d’avant l’agriculture. L’observation d’un groupe selon ce critère unique de qui rit et quand suffit pour en deviner la hiérarchie. Charles Grunner (1997à affirme « Rire égale vaincre ». Le rire serait même selon lui une évolution du cri de triomphe du vainqueur dans un conflit : il explique que le bébé ne rit pas pour faire plaisir ) ses parents mais parce qu’ils lui ont fournit ce qu’il voulait, c’est à dire parce qu’il a su les manipuler.
On dit qu’il faut faire rire une femme pour la séduire et cela se vérifie souvent.
De même que l’on dévore pour apaiser sa faim, la « dévoration » de l’objet-aimé assure la parfaite et exclusive possession du partenaire. Ne dit ont pas « belle à croquer ? » Certains Noirs disent « manger » pour exprimer la possession amoureuse. Le scénario des gestes et attitudes précopulatoires s’accompagne de pressions et mordillements buccaux : le caractère érotique de cette zone étant ainsi parfaitement mis en évidence. Ces pratiques sont universelles et banales : elles sont l’expression d’une sexualité normale, banale, qui n’a pas d’histoire.
Dans notre société l’aggressivité s’exprime le plus souvent indirectement pas le rire et la moquerie , qui deviennent finalement le meilleur vecteur pour faire passer « en douce » son aggressivité.
Le rire c’est aussi le moment où ses canines deviennent apparentes, c’est le moment de « sortir ses crocs ». Symboliquement la canine représente le positionnement sociale. Ce n’est pas un hasard si les canines définitives font leur érruption à l’adolescence lorsque l’individu est en phase d’affirmation de sois.
Curieusement le traitement orthodontique peut avoir sur les canines un effet antagoniste de cette fonction. Selon Estelle Vereeck, dentiste experte en symbolique dentaire et dentisterie holistique « Il est classique d’arracher la première prémolaire pour reculer la canine dans l’espace laissé vide. Dans ce cas, la canine, liée à la ténacité, s’exprime en lieu et place de la première prémolaire, liée à l’enthousiasme. La spontanéité est verrouillée, quant à la volonté, elle devient chaotique et inconstante. Les cartes sont brouillées. L’individu est amputé des qualités ou facettes correspondant aux dents extraites. »
En tant qu’élément instinctif d’attaque ou de défense, la dentition occupe une place de choix dans les rites amoureux. Les affrontements à caractère sexuel se déroulent dans un climat de concurrence où l’agressivité joue un rôle essentiel.
En réalité, l’homme qui utilise l’humour impose à la femme son pouvoir de la faire rire : qu’elle le suive montrera qu’elle accepter cette dominance. Les expériences prouvent que la femme n’appréciera pas l’humour d’un homme en fonction de sa qualité intrinsèque, de sa finesse mais bien en fonction de l’image qu’elle a de lui : s’il est déjà reconnu comme dominant il ne sera jamais accusé d’être lourd et pourra se permettre les saillies les plus directes sans craintes. Qu’il soit au contraire mal vu et tout ce qu’il pourra dire tombera à plat et il sera ridicule.
Il reste le bouffon, le comique que l’on retrouve au sein de presque chaque groupe. Il n’est pas le dominant mais semble bénéficier du droit exclusif parmi les dominés de faire rire : c’est un avantage important. Y aurait-il encore agression dans ce cas ? Oui, mais elle est bien canalisée : le « comique » est enfermé dans son rôle et ce positionnement jouera généralement contre lui pour obtenir une promotion sous le prétexte qu’il faudra être sérieux ! L’homme en phase de séduction devra savoir en tenir compte : il lui faudra montrer sa dominance en faisant rire sa cible mais il devra aussi savoir se restreindre pour ne pas gagner une image de comique, c’est à dire de dominé bloqué dans sa carrière…
Pourquoi les femmes des riches sont belles ?
De Philippe Gouillou
Publié 2003
De Boeck Université
Blog Estelle Vereeck
La dent, symbolisme et homéopathie »: Dr. Bernard Boufflers
Bonjour,
En complément à votre réflexion, voici un article sur la symbolique de la canine qui est effectivement une dent d’importance majeure :
http://decodage32dents.canalblog.com/archives/2008/07/28/10063352.html
Cordialement